Introduction : une carte surgonflée
Après notre test de la GeForce GTX 1080 Ti Founders Edition, après l’avoir overclockée sous un gros watercooling, nous voici en face d’une des cartes les plus attendues du moment : la MSI GTX 1080 Ti Gaming X 11G, qui profite de l’excellente réputation du dissipateur Twin Frozr VI et de ses grands ventilateurs Torx 2.0. Un dissipateur qui évolue d’ailleurs pour dissiper un maximum de dégagement de chaleur : cette carte MSI affiche un TDP allant jusqu’à 330 W, alors que la Founders Edition est à 250 W !
Notre test va tenter de savoir si les ambitions de MSI sont raisonnables sur cette carte, car il ne suffit pas d’augmenter les fréquences et la limite de puissance. Il faut aussi tenir le GPU à des températures acceptables pour ne pas qu’il réduise sa fréquence. Il faut aussi l’alimenter correctement, sans trop de chauffe. Et il ne faut pas faire trop de bruit ! Si toutes ces conditions sont réunies, la carte pourrait bien surpasser la GTX 1080 Ti Founders Edition, en tête de notre comparatif géant de 172 GPU.
Caractéristiques de la carte
Cette 1080 Ti ne touche pas à la fréquence de la mémoire vive, ce qui serait peu utile sachant que la bande passante mémoire est déjà énorme (bus mémoire très large et RAM GDDR5X à 11 Gbits/s). Mais le GPU prend un bon coup de fouet, avec une fréquence Boost annoncée à 1658 MHz, ce qui permet à la carte de dépasser les 11 TFLOPS. C’est ici une sorte de garantie de la part de MSI, qui assure que la carte ne descendra pas sous cette valeur dans les jeux vidéo (pas en torture). Mais il est fort possible que dans un boîtier bien aéré, et avec une température ambiante pas trop élevée, la carte puisse encore monter plus haut.
Pour mieux comparer, voici les caractéristiques de plusieurs cartes très haut de gamme signée NVIDIA :
Nvidia Titan X (Pascal) | Nvidia GeForce GTX 1080 Ti FE | MSI GTX 1080 Ti Gaming X 11G | Nvidia GeForce GTX 1080 FE | Nvidia GeForce GTX 980 Ti | |
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GPU | GP102 | GP102 | GP102 | GP104 | GM200 |
Coeurs CUDA | 3584 | 3584 | 3584 | 2560 | 2816 |
Fréquence de base | 1417 MHz | 1480 MHz | 1544 MHz | 1607 MHz | 1000 MHz |
Fréquence Boost | 1531 MHz+ | 1582 MHz+ | 1658 MHz | 1733 MHz+ | 1076 MHz+ |
RAM | 12 Go GDDR5X | 11 Go GDDR5X | 11 Go GDDR5X | 8 Go GDDR5X | 6 Go GDDR5 |
Surface du die | 471 mm² | 471 mm² | 471 mm² | 314 mm² | 601 mm² |
Gravure | 16 nm | 16 nm | 16 nm | 16 nm | 28 nm |
Transistors | 12 milliards | 12 milliards | 12 milliards | 7,2 milliards | 8 milliards |
Multiprocesseurs de flux | 28 | 28 | 28 | 20 | 22 |
Puissance brute (GFLOPS) | 10 157 | 10 609 | 11 068 | 8 228 | 5 632 |
Unités de texture | 224 | 224 | 224 | 160 | 176 |
Texture fill-rate | 317,4 GT/s | 331,5 GT/s | 345,9 GT/s | 257,1 GT/s | 214 GT/s |
ROP | 96 | 88 | 88 | 64 | 96 |
Pixel fill-rate | 136 GPix/s | 130,24 GPix/s | 135,9 GPix/s | 114,2 GPix/s | 116,7 GPix/s |
Débit RAM | 10 Gbit/s | 11 Gbit/s | 11 Gbit/s | 10 Gbit/s | 7 Gbit/s |
Bus mémoire | 384 bits | 352 bits | 352 bits | 256 bits | 384 bits |
Bande passante mémoire | 480 Go/s | 484 Goo/s | 484 Go/s | 320 GBo/s | 336 Go/s |
Cache L2 | 3 Mo | 2816 Ko | 2816 Ko | 2 Mo | 3 Mo |
TDP | 250 Watts | 250 Watts | 330 Watts | 180 Watts | 250 Watts |
Méthode de test
Le tout nouveau système de test et la méthodologie employée ont déjà été décrits en détail. Vous pouvez tout savoir en consultant notre article sur nos nouvelles méthodes de test des cartes graphiques.
Configuration de test | Intel Core i7-6900K @4,3 GHz MSI X99S XPower Gaming Titanium Corsair Vengeance DDR4-3200 Toshiba OCZ RD400 1 To (M.2, Système) 2 Toshiba OCZ TR150 960 Go (Stockage, images) Be Quiet Dark Power Pro 11, 850 Watts Windows 10 Pro Creators Update |
La carte en détail
Première remarque, la taille du dissipateur Twin Frozr VI augmente considérablement : la carte mesure alors 27,9 cm de long, 13,5 cm de large, et surtout 4,57 cm d’épaisseur, ce qui en fait une carte sur trois slots. Ce petit monstre pèse aussi très lourd : 1,253 kg !
Notez la présence de deux connecteurs 8 broches.
Composants et dissipateur
PCB et composants
Le PCB de la carte est très large, ce qui est typique du design de MSI en la matière. On y trouve un total de 8 phases réelles (non doublées) sur l’étage d’alimentation pour le GPU, dirigées par un contrôleur NCP81274 ON Semiconductor. Et deux phases réelles (non doublées) pour la mémoire.
Chaque phase utilise deux MOSFET Canal N DG49BL, ce qui permet de répartir la chaleur sur une plus grande surface de dissipation. Les bobines en ferrite sont accompagnées de condensateurs solides pour le lissage du courant.
Les puces de mémoire sont des Micron MT58K256M321-Ja110 à 5500 MHz pour total de 11 Gbit/s. Des puces MT58K256M321-Ja120 ont une fréquence encore plus élevée, mais fonctionnent sur une tension supérieure qui pourrait poser des problèmes thermiques.
Notez que NVIDIA fournit ses GPU avec les puces de mémoire aux fabricants, il n’y a donc pas trop de choix de ce côté pour les marques.
L’alimentation de la mémoire est située un peu à l’écart sur le PCB, géré par une puce uP1658 signée UPI Semiconductor. Les deux MOSFET Canal N DG49BL de cette alimentation mémoire ne sont, du coup, pas couvert par le radiateur qui couvre les autres phases d’alimentation du GPU. Voilà qui pourrait poser problème.
Dissipateur
La plaque arrière est uniquement présente pour des raisons esthétiques, et bien sûr pour rigidifier le PCB de la carte, mais ne participe pas à la dissipation de la chaleur des composants.
La plaque de dissipation située sur les modules de mémoire touche aussi la phase d’alimentation de la mémoire, qui chauffe pas mal. Nous craignons que cela nuise aux températures de la carte.
Le radiateur est un gros bloc d’aluminium, traversé par un gros caloducs de 8 mm de diamètre, et quatre caloducs de 6 mm de diamètre, le tout en cuivre plaqué nickel. Une seconde partie séparée va toucher les VRM de l’étage d’alimentation.
Deux ventilateurs de 95 mm viennent refroidir l’ensemble, avec 14 pales conçues pour un maximum de pression statique, sans tourner trop vite. La solution a fait ses preuves sur les MSI RX 480 Gaming X 8G, GTX 1070 Gaming X 8G et GTX 1080 Gaming X 8G que nous avons testées auparavant, espérons que ce soit le cas pour ce modèle !
Tests : Doom, Battlefield 1
Doom (Vulkan)
Battlefield 1 (DX12)
Tests : GTA V, Hitman
Grand Theft Auto 5 (DX11)
Hitman (DX12)
Tests : Ghost Recon, The Witcher 3
Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands (DX11)
The Witcher 3 (DX11)
Consommation
Consommation globale
Nous avons testé la carte dans sa configuration d’usine, avec son Power Target (limite de puissance) réglé à 290 W. Il est possible d’augmenter cette limite à 330 W avec AfterBurner.
La tension du GPU démarre à 1,0625 V en jeu intensif, mais baisse très vite à 1,05 V, avec des creux sous les 1 V. La baisse est encore plus notable, sous les 0,9 V en test de torture.
Consommation sur le slot PCIe
La carte ne tire presque rien du slot de la carte mère. Au moins, pas d’inquiétude ! Toute son énergie est tirée des deux connecteurs 8 broches de la carte, ce qui est une bonne solution.
Zoom sur la consommation en jeu
On observe de très brefs pics à 360 W, mais rien d’inquiétant.
La courbe est rigoureusement identique pour l’intensité du courant.
Zoom sur la consommation en torture
La carte s’autorégule au maximum lorsqu’elle est en charge maximale, les pics de consommations sont donc plutôt observables dans les valeurs minimales.
Même comportement pour l’intensité du courant.
Consommation en OC maximal
Avec une limite de puissance montée à 330 W, la carte consomme évidemment plus, avec moins de variations à cause des limitations automatiques de son mode Boost.
Idem pour l’intensité.
Overclocking, températures, bruit
Températures et fréquences
La carte commence à 1961 MHz, mais descend vite à 1924 MHz, et se stabilise autour d’une moyenne de 1873 MHz au bout de 30 minutes. Très peu de différences lorsqu’on ouvre ou on ferme notre table de test, ce qui témoigne d’un bon dissipateur.
En torture, le GPU diminue logiquement sa fréquence pour se satisfaire d’une tension inférieure, et ne pas dépasser la limite de puissance.
Overclocking
Nous avons évidemment overclocké la carte au maximum, pour atteindre les 2050 MHz en augmentant la tension au maximum et la limite de puissance à 330 W. Dans ces conditions, les ventilateurs doivent nettement augmenter leur vitesse pour refroidir le GPU. Le GPU était alors tenu sous les 65°C en jeu, et maintenait sa fréquence de manière quasi-constante.
Analyse des températures
Comme nous le craignions, la température la plus élevée se situe au niveau de la phase d’alimentation de la mémoire, qui n’est refroidit que par la plaque de dissipation située autour du GPU, sur les puces de mémoire. Du coup, la puce de mémoire la plus proche monte à des températures inquiétantes en test de torture dans un boîtier fermé : 96°C, c’est au delà de la limite de température officielle de ces puces de mémoire (95°C).
Ventilateurs et nuisances sonores
Les ventilateurs montent à 1500 tpm sur la table de test ouverte, et 1800 tpm lorsque nous fermons le boîtier, il devient alors légèrement audible. Même vitesses observées en test de torture.
Notre mesure d’émission sonore en chambre sourde (boîtier ouvert), les ventilateurs se limite à 37,2 dB, ce qui est excellent pour un dissipateur qui doit gérer 300 W !
Conclusion
- Silence
- Puissance
- Refroidissement
- Poids
- Epaisseur
- Dissipation de la phase mémoire
Voilà donc une carte presque parfaite en aircooling. Il faudra faire une petite concession sur son épaisseur et son poids, mais pour le reste, c’est presque un sans faute. Le dissipateur prouve encore toute sa compétence, en restant silencieux. Les réglages d’usine sont bien pensés, offrant un bon compromis entre consommation et puissance. Seul défaut notable : le refroidissement de la phase d’alimentation mémoire, qui chauffe aussi le module de mémoire le plus proche, ce qui lui fait perdre sa troisième étoile.