La carte mère en détail
Bien que la rédaction apprécie le fait de voir de nouvelles technologies avancer, nous finissons toujours par nous demander si le ticket d’entrée est suffisamment raisonnable pour qu’elles ne restent pas cantonnées à un marché de niche. Les produits très haut de gamme ont ainsi tendance à faire beaucoup d’envieux, mais peu de possesseurs heureux. De ce fait, le rapport performances/prix nous semble être le principal critère lorsque l’on assemble une configuration. S’il est tout à fait envisageable d’étirer un peu le budget pour une carte graphique ou un processeur, les contraintes financières poussent souvent à acheter une carte mère milieu de gamme sans fonctionnalités extravagantes. Dans ces conditions, que penser d’un modèle coûtant 550 euros, c’est-à-dire plus cher qu’une configuration bureautique entière ?
Pour peu que l’on apprécie la technologie, ce genre de produit a tendance à fasciner. D’un autre côté, on se demande bien ce qui peut justifier un tel prix. Voyons donc ce qu’il en est.
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Version PCB | 1.01 |
Chipset | Intel X99 |
Etage d’alimentation | 12 phases |
Fréquence BCLK | 99,98 MHz |
Connecteurs panneau E/S | |
P/S 2 | 1 |
USB 3.1 | 2x Gen 2 (dont un type-C), 4x Gen 1 |
USB 3.0 | 0 |
USB 2.0 | 2 |
Réseau | 2 Ethernet gigabit, 1 Wi-Fi 802.11ac |
eSATA | Non |
Bouton CLR_CMOS | Oui |
Sortie audio numérique | Optique |
Entrée audio analogique | Non |
Sorties audio analogiques | 5 |
Autres | 1 jack audio 6,3 mm |
Interfaces internes | |
PCIe 3.0 x16 (5960x, 5930k) | 5 (x16/x8/x0/x16/x8) Quad SLI/CrossFireX |
PCIe 3.0 x16 (Core i7-5820k) | 5 (x8/x8/x0/x8/x4) Tri-SLI, Quad CrossFireX |
PCIe 2.0 x16 | 0 |
USB 3.1 | 2x Gen1 (4 ports) |
USB 3.0 | 0 |
USB 2.0 | 2 (4 ports) |
SATA 6.0 Gb/s | 10 (partagés avec 1 SATA-Express, et 1 M.2 en mode SATA) |
SATA Express | 1 (utilise 2 connexions SATA) |
Interfaces M.2 (Transfer Modes) | 1 PCIe 3.0 4x 1x SATA 6Gbps / PCIe 2.0 2x |
Prises ventilateur 4 broches | 5 |
Prises ventilateur 3 broches | 0 |
Audio avant | 1 |
E/S S/PDIF | Non |
Boutons internes | Alimentation, reset, OC Genie |
Interrupteurs internes | Slow Mode, BIOS selector, Audio output, OC Genie mode |
Affichage post | Deux caractères |
Autres interfaces | Non |
Contrôleurs stockage | |
SATA chipset | 10x SATA 6Gb/s (dont M.2 et SATA-Express) |
Modes RAID | 0, 1, 5, 10 |
SATA additionnel | Non |
USB 3.1 | 1x ASMedia ASM1142, 1x ASMedia ASM1042AE |
Réseau | |
LAN primaire | Killer E2400 Gigabit |
LAN secondaire | Killer E2400 Gigabit |
Wi-Fi | Killer Wireless 1535 |
Bluetooth | v4.1 |
Audio | |
Codec audio HD | ALC1150 |
DDL/DTS Connect | Non |
Garantie | Trois ans |
Une belle carte, c’est déjà ça
Bien que notre préférence aille aux configurations et boitiers épurés, ceci ne nous empêche pas d’apprécier une carte mère jouant bien sur les couleurs. Le rouge brillant ainsi que les accents argentés contrastent avec la sobriété du PCB, complètement noir. Toutes les surfaces métalliques au niveau du panneau ES, des radiateurs et couvre ports PCIe sont recouvertes au déballage d’un film plastique afin d’éviter les rayures. Non content de l’effet provoqué par l’anodisation stylisée de ces surfaces, MSI propose des effets d’éclairage RVB qualifiés de « Mystic Light ». Cette fonctionnalité se contrôle via un programme sous Windows : outre les couleurs, il est possible d’avoir un éclairage statique ou cyclique, ainsi que des effets comme le clignotement, les pulsations et balayages. Précisons que « Mystic Light » est également accessible en Bluetooth par l’intermédiaire d’une application Android 4.0 sur les smartphones/tablettes compatibles.
La X99A Godlike Gaming en détail
Le PCB de la Godlike regorge de circuits et fonctionnalités. Commençons par les prises ventilateur à quatre broches : on en trouve dans les deux coins supérieurs de la carte mère. Le BIOS les liste sagement comme des prises CPU afin de prendre en charge les massifs dissipateurs bi-ventilateurs que l’on retrouve souvent sur les configurations X99. Entre ces prises ventilateur à quatre broches, on retrouve les branchements EPS à quatre et huit points, assurant l’alimentation nécessaire au processeur. Sous ces dernières se trouve un étage d’alimentation à 12 phases utilisant des ferrites censées être d’excellente qualité. L’étage d’alimentation est recouvert d’un épais radiateur, lequel est relié par un caloduc en nickel plaqué au radiateur parallèle au panneau E/S. Notons la présence d’un petit câble noir à gauche des quatre premiers ports : il traverse les radiateurs pour assurer l’éclairage RVB.
Le coin supérieur droit accueille une rangée de boutons facilitant l’overclocking sur table de bench : outre les classiques fonctions d’allumage et reset, on trouve un bouton donnant accès au programme OC Genie control propre à MSI. L’interrupteur situé juste au-dessus de ce dernier gère l’agressivité de l’overclocking automatique : le manuel de la carte mère les qualifie ainsi de première et deuxième vitesse. Une paire de LED rouge et bleue surplombant l’interrupteur permet d’avoir confirmation du mode utilisé, tandis qu’une troisième LED témoigne de l’activation du profil mémoire XMP au niveau du BIOS. Notons la présence de prises dédiées à la mesure de la tension : MSI ne se contente pas de proposer deux simples points de soudure, mais des branchements et câbles pour effectuer les relevés souhaités en toute sécurité.
Le reste du côté droit est plus banal : on retrouve le connecteur ATX 24 broches, une autre prise ventilateur à quatre broches ainsi qu’un branchement pour connectique USB 3.1 1ère génération. Notons que l’application Super-Charger de la marque alimente ce branchement en désactivant des lignes de connexion de données, dans le but de fournir plus de puissance au smartphones/tablettes branchées sur cette connectique. On dénombre dix connecteurs SATA 6 Gbps faisant face à l’extérieur ainsi qu’un port SATA Express, qui partage ses lignes avec les prises SATA 5 et 6. Enfin, le coin inférieur droit de la Godlike accueille un affichage à deux caractères donnant non seulement les classiques codes debug, mais aussi la température du processeur après le démarrage complet.
A l’opposé, la prise audio HD fait face à un interrupteur dont le rôle est de relayer le signal audio soit vers les connecteurs frontaux, soit vers la prise mini-jack située au niveau du panneau E/S. Toujours dans le coin inférieur gauche, on retrouve deux prises pour USB 2.0, un deuxième connecteur USB 3.1, deux branchements ventilateur quatre broches supplémentaires, un jack TPM, une prise relayant le détecteur d’ouverture du boitier, un connecteur pour audio frontal, un sélecteur BIOS et enfin un bouton permettant un démarrage en douceur pour l’overclocking extrême.
Le panneau E/S est assez fourni puisqu’il comprend des branchements PS/2, USB 2.0 (x2), USB 3.1 2ème génération (deux dont un type-C), USB 3.1 1ère génération (x4) et enfin un bouton CLR_CMOS bénéficiant d’un éclairage bleu. Une puce réseau Killer relaie deux prises Ethernet Gigabit, deux prises pour antennes Wi-Fi et Bluetooth, tout en sachant que les trois connexions peuvent être combinées par ce que Killer appelle « DoubleShot-X3 Pro » : les données prioritaires sont alors envoyées sur la plus performante des trois. La partie audio n’est pas en reste, puisque la Godlike propose un circuit intégré offrant cinq mini-jacks audio analogiques, une sortie S/PDIF optique et enfin une prise jack pré-amplifiée pour les appareils audio à forte impédance.
Les cinq ports PCIe sont tous en révision 3.0 ainsi qu’au format 16x. Ces derniers sont protégés par ce que MSI appelle « Steel Armor », à savoir des points de soudure supplémentaires sous le PCB ainsi qu’un carénage métallique tout autour des slots. La marque taïwanaise affirme que ce dispositif prévient l’affaissement, les fissures et autres problèmes pouvant toucher les ports PCIe lorsque l’on utilise des cartes graphiques poids lourd. Le double espace laissé entre 1er, deuxième, quatrième et cinquième port est idéal pour les cartes graphiques tandis que le troisième n’est distancé que d’un seul espace par rapport au deuxième et au quatrième. En regardant le mode d’emploi de la carte mère, on constate que MSI n’évoque même pas ce port au niveau des recommandations SLI/CrossFire (sur lesquelles nous reviendrons plus loin). On en conclut donc qu’il trouve son utilité lorsqu’il n’y a que deux ou une seule carte graphique installée.
Entre le 1er et le 2nd port PCIe, sous la plaque d’aluminium, se cache un contrôleur Bluetooth pour le système d’éclairage RVB. On note également la présence d’un connecteur M.2 entre le 4ème et le 5ème port, lequel peut fonctionner en SATA comme en PCIe 3.0 4x et prend en en charge le NVMe. En termes de compatibilité physique, il est possible d’y brancher des modules 42, 60 et 80 mm. A l’image de ce que l’on observe sur de nombreuses cartes mères, le connecteur M.2 partage ses lignes avec la prise SATA Express : ce dernier ainsi que les ports SATA 5 et 6 sont donc désactivés lorsque l’on utilise le M.2 en mode SATA.
Gestion des lignes PCi-Express : le casse tête
Revenons aux ports PCI Express : tous sont au format 16x, mais seuls le 1er et le 4ème peuvent atteindre la bande passante de 16 lignes PCIe, les autres devant se contenter de huit lignes et s’appuient sur des interrupteurs afin de relayer les lignes du processeur comme attendu. Comme c’est le cas pour une grande majorité des cartes mères X99 en ce moment, la manière dont la Godlike divise les lignes PCI Express entre ports PCIe et autres périphériques est assez complexe. Fort heureusement, la carte mère de MSI est certifiée compatible quad SLI/CrossFire X lorsque l’on utilise un processeur à 40 lignes PCIe. Ceci étant dit, le fait d’avoir un Core i7 5930K ou 5960X ne rend pas les choses parfaitement simples pour autant.
Dès lors que l’on utilise une seule carte graphique, le 1er et le 4ème port PCIe fonctionnent donc à pleine bande passante. S’il peut sembler bizarre de ne pas utiliser le 1er port PCIe, ceci permet de dégager la place nécessaire aux dissipateurs CPU particulièrement volumineux (comme le Noctua NH-D15 utilisé pour ce test, lequel ne nous permettait pas d’installer notre Radeon 290X dans le premier port PCIe). A partir du moment où l’on utilise deux cartes graphiques, le 1er slot fonctionne toujours en 16x tandis que le second bascule en 8x dès lors que l’on utilise un processeur à 28 lignes PCIe comme le Core i7 5820K. Les choses se compliquent en passant à trois ou quatre cartes graphiques.
Commençons par le cas d’un processeur à 28 lignes PCIe : une troisième carte graphique prendra huit lignes au premier port, tandis que le second conserve la même connectivité. La quatrième carte, positionnée sur le 5ème port PCIe, va prendre quatre lignes au connecteur M.2. Ce dernier se rabat donc sur les lignes PCIe du contrôleur SATA Express via le chipset, ce qui veut dire qu’il faut choisir entre l’un ou l’autre, qui plus est à un débit PCIe 2.0 2x. Cette situation n’est pas franchement dramatique sachant que l’on n’achète pas un Core i7 5820K pour l’associer à quatre cartes graphiques, tout en sachant qu’un SLI/CrossFire X à trois cartes ne vient pas interférer avec les autres ports.
Dans le cas des processeurs à 40 lignes, la division de ces dernières porte plus sur les GPU que le stockage lorsque l’on passe à trois ou quatre cartes graphiques. Le 1er et le 4ème port restent câblés en 16x quelle que soit la configuration. Pour la troisième carte graphique, plutôt que de passer par le 2nd port et d’emprunter des lignes, il convient d’utiliser le 5ème port puisque ce dernier utilise alors les 8 lignes restantes au niveau du CPU. En conséquence, les connecteurs M.2 et SATA Express subissent le même sort qu’une configuration à quatre cartes graphiques épaulée par un processeur disposant de 28 lignes : la connectivité est limitée au PCIe 2.0 2x via le chipset au lieu du CPU, avec obligation de choisir l’un des deux ports. Le constat est presque identique avec quatre cartes graphiques : huit lignes sont alors dupliquées vers le second port, tandis que M.2 et SATA Express restent limités. Le tableau ci-dessous, tiré du mode d’emploi, récapitule les différents cas de figure.
Répartition des lignes PCIe MSI X99 Godlike | |||||||||||
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Lignes CPU | 28 | 40 | |||||||||
Nombre de CG | 1 | 2 | 3 | 4 | 1 | 2 | 3 | 4 | |||
Slot 1 | 3.0 x16 | 3.0 x16 | 3.0 x8 | 3.0 x8 | 3.0 x16 | 3.0 x16 | 3.0 x16 | 3.0 x8 | |||
Slot 2 | – | – | 3.0 x8 | 3.0 x8 | – | – | – | 3.0 x8 | |||
Slot 4 | 3.0 x16* | 3.0 x8 | 3.0 x8 | 3.0 x8 | 3.0 x16* | 3.0 x16 | 3.0 x16 | 3.0 x16 | |||
Slot 5 | – | – | – | 3.0 x4 | – | – | 3.0 x8 | 3.0 x8 | |||
M.2 | 3.0 x4 | 3.0 x4 | 3.0 x4 | 2.0 x2 | – | 3.0 x4 | 3.0 x4 | 2.0 x2 | – | 2.0 x2 | – |
SATA Express | 2.0 x2 | 2.0 x2 | 2.0 x2 | – | 2.0 x2 | 2.0 x2 | 2.0 x2 | – | 2.0 x2 | – | 2.0 x2 |
* : ce slot peut également être utilisé avec une carte bénéficiant alors de 16 lignes. |
Le constat est décevant. En principe, une carte mère haut de gamme devrait gratifier son propriétaire lorsque l’on assemble une configuration du même tonneau. Le point positif tient au fait qu’avec trois cartes graphiques, un « simple » Core i7 5820K permet d’avoir la meilleure connectivité possible puisque l’on conserve une liaison PCIe 3.0 4x au niveau du port M.2, tout en sachant que l’utilisation du SATA Express reste possible ! Le fait que l’on parvienne à un moins bon résultat avec un Core i7 5930K ou 5960X ne manque pas de sel. Nous comprenons déjà mieux qu’une configuration à quatre GPU désactive d’autres composants mais ceci reste tout de même décevant pour une carte mère vendue 550 € sous le nom « Godlike gaming ». Tout le monde ne sera pas d’accord, mais une configuration à quatre cartes graphiques en 8x/8x/8x/8x laissant la connectivité stockage intacte aurait été préférable à nos yeux.
Bundle de luxe
La Godlike est livrée dans une boite particulièrement soignée, avec fermeture magnétique et une surprotection interne. On y trouve CD d’installation, une clé USB 8 Go contenant les logiciels avec interface mini-type-C, mode d’emploi bien détaillé, guide de démarrage rapide, plaque E/S avec protection en mousse, dix câbles SATA (dont cinq à angle droit), une planche de serre-câbles adhésifs, quatre ponts SLI flexibles, carte adaptateur M.2 vers U.2, deux adaptateurs pour connexion rapide des commandes/témoins en façade, six câbles d’extension pour la mesure des tensions, adaptateur mini-jack (3,5 mm) vers jack (6,3 mm), deux antennes Wi-Fi avec base magnétique, écusson MSI pour boitier et enfin une signalétique « Do Not Disturb » prévue pour être suspendue à une poignée de porte (!). Autant dire que la boîte est bien remplie, on ne voit pas ce qui pourrait manquer ici.
BIOS et overclocking
La Godlike s’appuie sur l’habituelle interface Click BIOS de MSI : cette dernière propose différents réglages et fonctions regroupées sur six tuiles entourant l’écran principal. On trouve des fonctionnalités basiques comme la surveillance matérielle, un guide visuel des fonctionnalités de la carte mère, le paramétrage des courbes de ventilation, l’import/export de réglages BIOS et enfin l’utilitaire d’overclocking automatique MSI OC Genie. Presque toutes les cartes mères permettent de réaliser des captures d’écran, ce qui est le cas de la Godlike tout en sachant que cette dernière va un peu plus loin en laissant à l’utilisateur la possibilité de changer le nom de l’image avant de l’enregistrer. Notons également la fonctionnalité « Go2BIOS » (on démarre alors directement dans l’UEFI après avoir maintenu le bouton d’alimentation durant quatre secondes), ainsi qu’une fenêtre récapitulant toutes les modifications effectuées dans le BIOS avant d’en sortir.
Overclocking toutes options
En matière d’overclocking, la carte mère de MSI n’est pas avare en paramètres. Il est possible de se faciliter quelque peu la tâche en choisissant le mode « Simple » : comme son nom l’indique, ce mode permet d’ajuster les réglages les plus importants comme les coefficients multiplicateurs des cores CPU, réglages turbo, fréquence DRAM et tensions. Le fait de passer en « Advanced » fait apparaitre les réglages exhaustifs, comprenant notamment multiplicateur du cache CPU, multiplicateurs par core, ratios BLCK et DRAM. Chose assez étonnante, il n’y a pas de réglage lié au ratio CPU (ce dernier est automatiquement ajusté en fonction du réglage BLCK), ce qui n’est pas dramatique. Les onglets d’aide et d’information sur la droite de l’écran sont assez précieux pour expliquer les réglages détaillés : on a beau avoir de l’expérience en matière d’overclocking, il est toujours possible d’apprendre quelque chose en matière de gestion avancée de l’alimentation par exemple.
Notre Core i7-5960X @ 4,41 GHz
Aussi impressionnant que l’i7-5960X puisse être, l’overclocking de ses huit cores génère énormément de chaleur. Bonne nouvelle : la Godlike possède un étage d’alimentation et des réglages de gestion d’alimentation parmi les meilleurs que nous ayons vu à ce jour, à tel point que nous avons pu atteindre une fréquence plus élevée que celle obtenue sur les produits concurrents. Nous avons commencé par OC Genie pour voir ce dont la carte mère était capable à elle seule : le processeur s’est ainsi retrouvé à 37 x 100 MHz pour 1,052 Volt avec la DRAM configurée en DDR4-2400 CAS 15-15-15-35 pour 1,35 Volt. Ce résultat n’est pas mauvais, mais il est possible de faire mieux, surtout au niveau DRAM.
Nous avons donc commencé par définir un coefficient multiplicateur de 45. La plupart des tâches étaient alors traitées de manière stable, mais le CPU ne supportait pas les charges très lourdes. Nous sommes donc descendus à 44 x 100 MHz pour constater que la configuration était stable, avant de reprendre l’overclocking tout en gardant à l’esprit que l’utilisation de coefficients multiplicateurs moins élevés tend à réussir aux processeurs comme aux barrettes mémoire. Un BLCK à 125 MHz a donc été associé à un coefficient multiplicateur de 35, suite à quoi nous avons été en mesure de grappiller 1 MHz de plus pour finalement atteindre 4,41 GHz. La barrière symbolique des 4,5 GHz n’a donc pas été atteinte, mais ce résultat surpasse ce à quoi nous sommes arrivés sur les précédentes cartes mères X99. Signalons enfin que nous avons trouvé les limites du BLCK à 105 et 131,5 MHz pour des ratios respectifs de 1:1 et 4:3.
Notre RAM @ 3250 MHz en CAS 16
L’overclocking mémoire s’est avéré nettement plus chronophage étant donné que les fréquences élevées sont particulièrement sensibles aux timings et latences. Nous avons fini par chercher la fréquence maximale selon divers CAS, tout en sachant que l’on peut faire beaucoup plus compliqué en jouant également sur différents coefficients et ratios DRAM. Quoi qu’il en soit, le fait est que la Godlike propose presque tous les contrôles et réglages DRAM que l’on pourrait espérer avoir.
Avec des multiples DDR4-3200 ainsi qu’un CAS 15, nous n’avons pas pu aller au-delà de 100,5 MHz avant de perdre la stabilité en DDR4-3216. En relâchant le CAS à 16 cycles, il a été possible d’atteindre 101 MHz avec un multiplicateur 24x ainsi qu’un ratio 4:3. Avec un CAS 17, nous avons pu démarrer avec un BLCK à 127,7 MHz, coefficient 20x et ratio 4:3, mais ce réglage était malheureusement instable. Au final, nous sommes parvenus aux meilleures performances avec les paramètres 2666 (multiplicateur 20x, ratio 4:3), un BLCK à 121,86 MHz pour une valeur DDR4-3250 en CAS 16.
La Godlike est accompagnée par l’habituelle liste d’applications et utilitaires fournis par MSI pour Windows, à savoir Intel Extreme Tuning, MSI Command Center et Live Update. Toutefois, on retrouve quelques logiciels pour les fonctionnalités propres à la Godlike comme « Super Charger » pour augmenter la puissance délivrée par les ports USB, l’éclairage « Mystic Light », une version de CPU-Z aux couleurs de la marque et enfin l’optimiseur sonore de Nahimic.
Benchmarks et conclusion
Configuration du test
Composants | |
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CPU | Intel Core i7-5960X (Haswell-E): 3,0-3,5 GHz, 20 Mo de cache L3, LGA 2011-v3 |
Dissipateur CPU | Noctua NH-D15 |
DRAM | G.Skill F4-3000C15Q-16GRR (16 Go) kit DDR4-3000 quad channel |
Carte graphique | PowerColor LCS AXR9 290X 4GBD5-PPDHE: GPU @ 1060 MHz, 4 Go de GDDR5-5400 |
Stockage | SSD Samsung 470 Series 256 Go, MZ-5PA256 |
Son | Circuit audio HD intégré |
Réseau | Contrôleur gigabit intégré |
Alimentation | Antec HCP-1200: ATX12V v2.3, EPS12V, 80 PLUS Gold |
OS et pilotes | |
OS | Microsoft Windows 8 Professional RTM 64 bits |
Graphiques | AMD Catalyst 14.4 |
Chipset | Intel INF 9.4.2.1019 |
Benchmarks
Benchmarks | |
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Jeux | |
Battlefield 4 | Version 1.0.0.1, DirectX 11, 100 secondes sous Fraps, “Tashgar” Test 1: profil Medium, sans AA, AF 4x, SSAO Test 2: profil Ultra, MSAA 4x, AF 16x, HBAO |
Grid 2 | Version 1.0.85.8679, Direct X 11, benchmark intégré Test 1: profil High, sans AA Test 2: profil Ultra, MSAA 8x |
Arma 3 | Version 1.08.113494, secondes sous Fraps, “Infantry Showcase” Test 1: profil Standard, sans AA, AF standard Test 2: profil Ultra, FSAA 8x, AF Ultra |
Far Cry 3 | Version 1.04, DirectX 11, secondes sous Fraps, “Amanaki Outpost” Test 1: profil High, sans AA, ATC standard, SSAO Test 2: profil Ultra, MSAA 4x, ATC amélioré, HDAO |
Adobe Creative Suite | |
Adobe After Effects CC | Version 12.0.0.404: création d’une vidéo à partir de 3 flux, 210 images, rendu de multiples images en simultané |
Adobe Photoshop CC | Version 14.0 64 bits : Filtrage d’une image TIF de 16 Mo (15000×7266) Filtres: flou radial, flou de forme, médiane, coordonnées polaires |
Adobe Premiere Pro CC | Version 7.0.0 (342), projet MFX de 6,61 Go MXF transcodé de H.264 vers H.264 Blu-ray, sortie en 1920×1080, qualité maximale |
Transcodage Audio/Vidéo | |
iTunes | Version 11.0.4.4 x64: CD audio (“Terminator II” SE), 53 min. Conversion au format par défaut (AAC) |
Lame MP3 | Version 3.98.3: CD audio “Terminator II SE”, 53 min, conversion de WAV à MP3, commande: -b 160 –nores (160 kb/s) |
Handbrake CLI | Version 0.99: vidéo issue d’un Canon EOS 7D (1920×1080, 25 ips), 1 minute 22 secondes Audio: PCM-S16, 48000 Hz, 2 canaux, conversion en AVC1 & AAC (profil élevé) |
TotalCodeStudio 2.5 | Version 2.5.0.10677: MPEG-2 vers H.264, codec H.264/AVC MainConcept, 28 secondes de TVHD 1920×1080 (MPEG-2), audio MPEG-2 (44.1 kHz, 2 canaux, 16 bits, 224 kb/s), codec H.264 Pro, mode PAL 50i (25 ips), Profil: H.264 BD HDMV |
Tests pratiques | |
ABBYY FineReader | Version 10.0.102.95: importation d’un .pdf en .doc, source: Political Economy (J. Broadhurst 1842) 111 pages |
Adobe Acrobat 11 | Version 11.0.0.379: impression PDF depuis un diaporama PowerPoint, chiffrage 128 bits RC4 |
Autodesk 3ds Max 2013 | Version 15.0 64 bits: Space Flyby Mentalray, 248 images, 1440×1080 |
Blender | Version 2.68A, Cycles Engine, lignes de commande blender -b thg.blend -f 1, 1920×1080, AA 8x, rendu THG.blend frame 1 |
Visual Studio 2010 | Version 10.0, compilation de Google Chrome, scripté |
Compression de fichiers | |
WinZip | Version 18.0 Pro: compression d’un dossier THG-Workload (464 Mo) en .ZIP, lignes de commande “-a -ez -p -r” |
WinRAR | Version 5.0: compression d’un dossier THG-Workload (464 Mo) en .RAR, lignes de commande “winrar a -r -m3” |
7-Zip | Version 9.30 alpha (64 bits): compression d’un dossier THG-Workload (464 Mo) en .7z, lignes de commande “a -t7z -r -m0=LZMA2 -mx=5” |
Tests synthétiques | |
3DMark 11 | Version 1.0.5.0, benchmark seul |
3DMark Professional | Version 1.2.250.0 (64 bits), benchmark Fire Strike |
PCMark 8 | Version 1.0.0 64 bits, test complet |
SiSoftware Sandra | Version 2014.02.20.10, Test CPU = arithmétique / multimédia / chiffrement, bande passante mémoire |
Chacune des cartes mères est paramétrée pour restituer les fréquences d’origine, Speed Step et économies énergétiques activés, tandis que le ventilateur processeur est réglé au maximum. Au niveau de Windows, nous utilisons le profil Performances élevées pour conduire l’ensemble des tests exception faite des mesures au repos, lesquelles sont effectuées avec le profil Utilisation normale.
S’agissant des tests synthétiques, nous surveillons particulièrement les résultats qui sortiraient du lot, signe qu’une carte mère triche sur ses fréquences lorsqu’elle affiche une avance significative sur ses concurrentes, ou bien qu’elle souffre d’un problème de configuration lorsqu’elle est à la traine. Le fait d’avoir des résultats en tir groupé sur les tests synthétiques est donc une bonne chose.
Tests synthétiques
Les résultats de la Godlike sont en ligne avec ceux observés sur les autres cartes mères, signe qu’il n’y a pas d’optimisation ou d’overclocking caché à la lumière de notre suite de tests Futuremark.
On pourrait croire à un problème au vu des résultats de la Godlike sur le benchmark Multimédia de Sandra, mais l’avance sur les autres cartes mères est assez mince et ne se retrouve pas sur les autres tests. Plus d’une carte mère MSI a montré des penchants pour les bonnes performances DRAM par le passé et la Godlike suit cette tendance, dépassant ainsi les modèles d’ASRock pour faire quasi jeu égal avec celui d’Asus.
Benchmarks jeux
Jusqu’ici, seuls Arma 3 et Far Cry 3 permettent de voir des anomalies. Pour le FPS d’Ubisoft, le résultat anormal vient d’une seule carte mère, ce qui n’empêche pas la Godlike de se situer dans les mêmes eaux que les deux autres modèles. La carte mère de MSI dispose d’une légère avance sous Arma 3, mais il en va de même pour l’Asus Rampage V Extreme : on ne peut donc pas parler d’anomalie particulière. D’une manière globale, les résultats sont conformes à ce qui était attendu.
Transcodage, imagerie et bureautique
Les tests pratiques sont tous cohérents entre eux : il n’y a rien à signaler et c’est bon signe.
Consommation et dissipation thermique
Entre l’abondance de fonctionnalités et l’éclairage à LED, la Godlike n’a rien de l’exemple à suivre côté consommation. Même désactivées, les LED ont une consommation de quatre Watts. Avec une charge CPU maximale via Prime 95 & instructions AVX, la configuration tire presque 200 Watts à la prise et l’on dépasse même les 400 Watts après overclocking. Cette débauche se traduit par des émissions calorifiques supplémentaires aussi bien au niveau du processeur que de l’étage d’alimentation, mais il n’y a pas de quoi crier à l’excès : le rendement énergétique n’est généralement pas le premier critère lorsque l’on achète une carte mère si haut de gamme. Les températures sont légèrement plus élevées chez MSI que sur les produits concurrents, mais il n’y a rien d’alarmant.
Performances globales et rendement
Comme vu plus haut, nous savons maintenant que la Godlike consomme beaucoup plus que ses concurrentes et c’est donc sans surprise qu’elle finit largement à la traine en matière de rendement. Pour être honnêtes, nous pouvons admettre le fait que la consommation soit le dernier critère de choix lorsque l’on cherche une carte mère X99 haut de gamme.
Overclocking
La Godlike dispose d’une petite avance pour ce qui est de l’overclocking CPU, tout en faisant jeu égal avec la concurrence pour les autres domaines. Cela n’aurait rien d’extraordinaire pour une carte mère milieu de gamme, mais pour le très haut de gamme, il est assez courant de dépenser un peu plus pour un avantage aussi infime qu’il soit. Ajoutons à cela une très bonne bande passante mémoire et la Godlike finit au-dessus du panier, si ce n’est au sommet.
Rapport performances/prix
Voilà un domaine qui nous tient à cœur et n’a pourtant pas grand sens lorsque l’on parle de vitrines technologiques : le fait d’être au sommet de l’échelle technologique se paye cher. Les cartes mères haut de gamme ont par ailleurs tendance à ajouter nombre de fonctionnalités dont l’intérêt ne peut se mesurer à l’aide de benchmarks, parce que subjectif. Le fait est que la Godlike coûte beaucoup plus cher que les deux modèles ASRock au sein du panel de test, mais la carte mère de MSI propose aussi plusieurs connecteurs USB 3.1 (y compris 2ème génération), un système d’éclairage à LED RVB, et surtout le Wi-Fi AC. On peut donc comprendre que ces fonctionnalités supplémentaires se payent.
Conclusion
Que penser de la X99A Godlike Gaming au final ? Il ne s’agit pas de la carte mère la plus performante dans tous les domaines, mais elle a le mérite de presque tout faire bien.L’ombre au tableau est la gestion du M.2 avec trois ou quatre cartes graphiques lorsque l’on utilise un processeur à 40 lignes PCIe. Si la Godlike sait parfaitement gérer de multiples cartes graphiques, il lui faut pour cela amputer le fonctionnement de sa connectique M.2. Ceci est d’autant plus regrettable que ceux parmi nous ayant les moyens d’assembler une configuration multi-GPU ont également les moyens d’acheter un périphérique de stockage M.2 en PCIe. On pourra se consoler en se disant que la Godlike est capable de gérer un trio de cartes graphiques en 8x/8x/8x tout en maintenant une liaison PCIe 3.0 4x sur la connectique M.2 avec un processeur à 28 lignes comme le Core i7 5820K. Il n’en demeure pas moins que nous sommes impatients de voir un constructeur proposer une carte mère X99 capable de gérer quatre cartes graphiques en 8x/8x/8x/8x tout en offrant la connectivité PCIe 3.0 4x sur deux ports M.2. Un tel produit serait très difficile à surpasser en termes de fonctionnalités.
- + Quad SLI/CrossFire X sur les processeurs disposant de 40 lignes PCIe + Excellent potentiel d’overclocking CPU et DRAM + Ports USB 3.1 2ème génération + USB type-c + Port M.2 3.0 4x avec gestion NVMe + Très bonne section réseau + Composants audio haut de gamme + Eclairage par LED RVB.
- – Le port M.2 ne peut pas fonctionner normalement dans le cadre de configurations à trois ou quatre cartes graphiques avec un processeur 40 lignes – Consommation élevée – Absence de DTS-Connect