Test USB : et maintenant, le chauffe-tasse

Introduction

Après ce beau week-end prolongé et ses inévitables avalanches de lapins, cloches et œufs en chocolat, le retour au bureau peut s’avérer, disons, laborieux. Afin de démarrer la journée du bon pied, quoi de mieux qu’une bonne tasse de café chaud ? Schkling, schkling, schkling… biiip…. ploc… tschhrrrriiiiiiitttuuuuuuuiiiittt….. biiiipp. voilà c’est prêt ! Hmmm… Et c’est bien évidemment pendant ce précieux moment de détente que le chef sort de son bureau pour appeler tout le monde en réunion. « Et mon café alors ? »

Si cette courte introduction ne vous évoque rien, passez votre chemin. Si, au contraire, elle a réveillé en vous des souvenirs amers, nourris de gorgées de café froid, poursuivez votre lecture : le test qui va suivre est consacré à un chauffe-tasse USB.

Présentation

Notre chauffe-tasse USB est livré sous forme de kit, comprenant une mini plaque chauffante, et une tasse en acier accompagnée de son couvercle hermétique. Le tout est fort compact, et, somme toute, assez élégant. On pourrait à la rigueur regretter sa couleur, grise et un peu triste, mais baste !

La base chauffante est dotée de deux voyants, l’un indiquant la présence de l’alimentation, l’autre l’allumage de la plaque. Au dos, on trouve la sortie du câble USB (gris lui aussi), un bouton de marche/arrêt, et une prise pour une alimentation secteur (+ 5V). La plaque chauffante tire en effet sa puissance du port USB de votre ordinateur, mais comme on n’a pas toujours un PC sous la main, il peut être utile de brancher son chauffe-tasse sur une simple prise 220 V. Un regret cependant : le transformateur 220 V / 5 V n’est pas fourni.

La tasse est faite entièrement d’acier. Sa finition est excellente, et on ne risque pas se couper les doigts comme avec une vulgaire tôle de boîtier “no name”. Cette tasse est par ailleurs munie d’un couvercle. Là encore, on apprécie sa qualité : il est de type “thermos”, assurant une parfait étanchéité grâce à un garnissage caoutchouté.

Vous l’avez deviné sans peine, le principe de fonctionnement du chauffe-tasse est simplissime : remplissez la tasse de café, thé, tisane, grog ou tout autre liquide que vous souhaitez garder au chaud, posez la sur la plaque chauffante, branchez celle-ci sur le port USB de votre PC, et allumez-la. La fin du cauchemar des cafés froids ? « Oui ! » assure le fabricant. « Mon œil ! », rétorque déjà la cassandre de service, « ça m’étonnerait qu’un port USB suffise à faire du café chaud ! » Qui a raison ? Verdict dans notre test !

Matériel et méthodes

Ne reculant devant rien pour le bien-être de nos lecteurs, nous avons sacrifié les pauses de cette semaine au test de ce chauffe-tasse. Nous nous sommes munis pour ce faire, d’une bouilloire (modèle Kenwood Discovery Duo), d’une tasse en porcelaine banale (Monoprix J’aime ma maison à 2,30 €), et d’eau, du robinet en l’occurrence. La température fut mesurée à l’aide d’un thermomètre électronique à double-sonde (In-Out Thermo-Clock).

Nous n’avons testé le chauffe-tasse que dans le cadre d’une utilisation bureautique, c’est-à-dire alimenté par le seul port USB d’un PC classique, et avons donc fait l’impasse sur l’alimentation optionnelle par secteur. Les raisons de ce choix sont simples :

• d’une part, le transformateur secteur n’est pas fourni,
• d’autre part c’est la configuration la plus représentative des besoins d’un employé de bureau lambda Gardez donc à l’esprit que de meilleurs résultats peuvent sans doute être obtenus en poussant la puissance de l’alimentation.

Premier test : eau froide

Pour évaluer l’efficacité du chauffe-tasse, nous avons d’abord mesuré sa capacité à réchauffer une tasse d’eau froide. La température ambiante était de 22,5 °C au début du test et de 23,5 °C à la fin. Les résultats sont décrits dans le graphique ci-dessous. Comme vous pouvez le voir, dans cette épreuve, le chauffe-tasse a vite montré ses limites. Il n’a pu chauffer notre tasse test que jusqu’à 33°C, soit environ 10°C de plus que la température ambiante. Même après cinq heures de chauffe continue, la température a plafonné à 33 °C. Et si trente-trois degrés Celcius sont très agréables pour une piscine, ils sont notoirement insuffisants pour une tasse de café. Acheter un chauffe-tasse ne vous dispensera donc pas d’acheter une bouilloire.

Comment expliquer un si mauvais résultat ? D’abord par la puissance très limitée du port USB. Wattmètre en main, nous avons mesuré une consommation de 3 W au niveau de la prise électrique. En supposant un rendement de l’alimentation de 75 %, on peut estimer la puissance du chauffe-tasse à 2,25 W. Si cela correspond bien au maximum théorique délivré par un seul port USB (2,5 W), cela reste fort peu. Trop peu. On peut aussi expliquer cette contre-performance par la mauvaise conception de la tasse. Son corps est en effet de métal nu, très efficace pour dissiper la chaleur. Un revêtement plus isolant, comme un plastique, aurait permis de nettement limiter les pertes d’énergie.

Second test : eau chaude

Après ces premières mesures assez théoriques, notre deuxième test est plus proche d’une utilisation normale du chauffe-tasse : maintenir chaud un café, le plus longtemps possible. Nous l’avons comparé à une tasse de porcelaine normale, afin de voir si le gadget apportait un vrai plus. La température de départ à été choisie à 60 °C, soit la température moyenne d’un café quelques secondes après la sortie d’une cafetière ou d’un distributeur automatique. Les résultats sont présentés dans le graphique ci-dessous.

Comme vous pouvez le constater, le bilan penche cette fois nettement en faveur du chauffe-tasse. Grâce à lui on peut espérer garder son café au dessus de 55 °C pendant presque une demi-heure, et au dessus de 50 °C, pendant 50 minutes. Par comparaison, le café dans la tasse de porcelaine ne met que 5 minutes à passer sous la barre des 55 °C. Le seuil des 50 °C est lui atteint en 10 minutes. Le chauffe-tasse permet donc de garder son café chaud entre 5 et 6 fois plus longtemps qu’une tasse normale. Belle performance !

The geek touch

Parce que nous sommes des geeks avant tout, nous avons essayé d’augmenter encore les performances du chauffe-tasse en recouvrant la surface de sa plaque chauffante à l’aide de pâte thermique, blanche, à base de silicone. Le contact et l’échange thermique entre la plaque et le fond de la tasse aurait ainsi dû être amélioré. Comme le laisse penser la tournure de cette dernière phrase, ce ne fut pas du tout le cas. Avec la pâte thermique, la chute en température fut plus rapide que sans. Le résultat à 50 minutes est cependant identique. La pâte a donc eu une influence nulle voire néfaste sur la température de l’eau. Ces mauvais résultats sont là encore à mettre au compte de la tasse. Comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessous, sa surface de contact avec la plaque chauffante est limitée à une fine bande périphérique. D’une part, cette surface d’échange très restreinte nuit à l’efficacité du transfert. D’autre part, sa forme fait que la pâte thermique est chassée sur les bords par le poids de la tasse, et ne joue donc plus son rôle d’interface entre les deux surfaces métalliques.

Conclusion

Avouons le tout de suite, nous n’étions pas très optimistes quant à l’utilité réelle d’un “chauffe-tasse USB”. Notre rapide test aura néanmoins suffit à nous démontrer que notre défiance était infondée. Ce petit gadget est bel et bien efficace, et peut réellement rendre la vie plus agréable à ceux qui ont toujours une boisson chaude sur le coin du bureau. S’il ne peut pas remplacer pas une bouilloire, il saura garder un café buvable pendant presque une heure : de quoi faire face à quelques réunions impromptues. N’oublions pas non plus son prix, de 19 € seulement, ce qui reste très abordable.

Si ce produit vous intéresse vous pouvez en faire l’acquisition sur la boutique en ligne mensway.com, que nous remercions au passage pour nous avoir gracieusement prêté l’exemplaire de test.