Thermalright Shaman : le ventirad ultime pour cartes 3D

Introduction

Lancé à l’automne dernier, le Shaman est le dernier né parmi les dissipateurs pour carte graphique chez Thermalright. La marque américaine a mis en avant ce produit en insistant notamment sur deux nouveautés : le Shaman est le premier modèle avec ventilateur de 140 mm, mais aussi le premier à compter 8 caloducs de 6 mm.

Image 1 : Thermalright Shaman : le ventirad ultime pour cartes 3D

Nous verrons plus loin si ces caractéristiques servent vraiment ce ventirad, voici déjà son positionnement technique par rapport à ses concurrents directs :


Thermalright
Shaman
Arctic Cooling
Accelero XTREME Plus
DeepCool
V6000
Zalman
VF3000
Dimensions
160(L) × 132(l) × 38(H) mm290(L) × 104(l) × 56(H) mm212.5(L) × 110.5(l) × 65(H) mm239(L) x 98(l) x 51(H) mm
Poids500 grammes
(sans ventilateur)
622 grammes759 grammes
430 grammes
(sans ventilateurs)
Ventilateur140 mm
3x 92 mm
2x 92 mm
2x 92 mm
Alimentation
1 prise type carte mère
1 prise type carte graphique2 prises types carte mère
1 prise type carte mère
MatériauxBase en cuivre nickelé, caloducs et ailettes en aluminiumBase et caloducs en cuivre
ailettes en aluminium
Aluminum

Base et caloducs en cuivre
ailettes en aluminium
CompatibilitéMultiple

6 espacements :
Radeon 3870/4800/5800
  GeForce 250/9800GTX,
GeForce GTX 200
GeForce GTX 480 & 8800
GeForce GTX 460
Radeon 6950/6970
GeForce GTX 570/580
Multiple

5 espacements :
VR001-divers Radeon/GeForce
VR002-GeForce GTX 200
VR003-GeForce GTX 470/465
VR004-GeForce GTX 480
VR005-GeForce GTX 460
Multiple

6 espacements :
43, 51, 53, 58, 61 et 80 mm
VF3000F: GeForce GTX 480
VF3000F: GeForce GTX 465/470
VF3000A: Radeon HD 5800
VF3000N: GeForce GTX 200

Plus encore que les caloducs, c’est surtout l’unique ventilateur 140 mm qui retient l’attention. Celui-ci est sensé combiner un flux d’air important à une faible fréquence de rotation (et donc des nuisances sonores inférieures) par rapport aux ventilateurs 92 mm. Bien entendu, l’encombrement est le revers de la médaille puisque le Shaman fait deux à trois centimètres de plus en hauteur par rapport à ses concurrents. Concrètement, ces dimensions réservent le Shaman aux boitiers larges puisqu’il faut compter un minimum de 17,5 centimètres à partir de la carte mère.

Le Shaman en détail

Tout comme ses concurrents, le Shaman est compatible avec plusieurs cartes parmi lesquelles on trouve la plupart des Radeon haut de gamme, des Radeon HD 3800 jusqu’aux HD 5800, ainsi que les 8800, GTX 200 et GTX 400 côté NVIDIA.

S’agissant des cartes les plus récentes, le dissipateur de Thermalright s’adapte aux Radeon HD 6950/6970 comme aux GeForce GTX 570/580. En revanche, les HD 6850/6870 ne sont pas prises en charge.

Image 2 : Thermalright Shaman : le ventirad ultime pour cartes 3D

Le Shaman pèse 500 grammes seul, mais avec son imposant ventilateur 140 mm, la balance affiche plus de 660 grammes. Si la plupart des ventirads tiers comme ceux d’origine sont plus légers, notons que le DeepCool V6000 est le poids lourd de la catégorie puisqu’il pèse la bagatelle de 759 grammes !

Image 3 : Thermalright Shaman : le ventirad ultime pour cartes 3D

Outre les huit caloducs qui d’après Thermalright constituent une première pour un dissipateur GPU, le ventilateur de 140 mm est donné à 73 CFM pour seulement 21 dB. Si le Shaman semble intégralement en aluminium à première vue, sa base est en fait en cuivre plaqué nickel.

Image 4 : Thermalright Shaman : le ventirad ultime pour cartes 3D

Comme d’habitude chez la marque, l’emballage se veut sobre au possible.

Image 5 : Thermalright Shaman : le ventirad ultime pour cartes 3D

Une fois le ventirad de notre GTX 480 de référence retiré ainsi que les surfaces de contact nettoyées vient le moment où l’on applique des radiateurs sur les puces mémoires et l’étage d’alimentation. C’est précisément à ce stade que le Shaman déçoit : autant les puces de GDDR ne posent pas de problème, autant le scotch thermique n’est pas suffisamment fort pour maintenir les petits radiateurs de l’étage d’alimentation en place. Il faut donc trouver un scotch thermique plus fort ou bien une colle thermique encore plus poussée, ces dernières étant à éviter dans la mesure du possible vu leur nature quasi-permanente.

Nous avons alerté Thermalright sur ce problème, suite à quoi un représentant nous a expliqué que l’entreprise était au courant du problème et préférait justement éviter les adhésifs thermiques inamovibles vu les risques de casse quand on essaie de les retirer. Thermalright a par ailleurs annoncé que les acheteurs du Shaman peuvent recevoir du scotch thermique supplémentaire sur demande. La démarche mérite d’être saluée, mais on se serait bien passés de ce problème à la base.

Image 6 : Thermalright Shaman : le ventirad ultime pour cartes 3D

Vu la situation et quand bien même nous aurions préféré faire avec les radiateurs fournis, nous avons résolu le problème de l’étage d’alimentation en utilisant un VRM-G2 de la même marque.

Image 7 : Thermalright Shaman : le ventirad ultime pour cartes 3D

Conçu spécifiquement pour la GTX 480, le VRM-G2 est vraiment imposant par rapport à la surface d’échange sur laquelle il se monte. On peut même lui ajouter un ventilateur 80 mm qui s’avère utile en cas d’overclocking vu que les températures de l’étage d’alimentation ont alors tendance à monter en flèche.

Une fois encore, l’inconvénient du VRM-G2 tient à son encombrement (il nous a même fallu modifier la configuration de test) mais aussi à son prix : environ 30 euros, qui s’ajoutent aux 70 euros du seul Shaman. A 100 euros au total, l’investissement doit donc être bien réfléchi : quid du prix de revente ? Ne vaut-il pas mieux investir directement dans une nouvelle carte ?

Image 8 : Thermalright Shaman : le ventirad ultime pour cartes 3D

Le problème de l’étage d’alimentation réglé, on peut enfin terminer l’installation du Shaman qui est assez rapide puisqu’il suffit d’une plaque de rétention et quatre vis. Le résultat est assez surprenant : on a alors l’impression que la GTX 480 est une petite carte tellement le Shaman saute aux yeux. L’ensemble force le respect visuellement parlant, mais est-ce que les performances sont elles aussi au rendez-vous ?

Image 9 : Thermalright Shaman : le ventirad ultime pour cartes 3D

Configuration du test

Afin d’illustrer le pire des cas de figure, les températures et nuisances sonores en charge sont relevées sous FurMark en Xtreme Burning Mode avec AA 8x. Précisons par rapport aux nuisances sonores que le test a été effectué sur une table de bench, en plaçant un sonomètre à environ 5 cm de la carte. Chaque boitier ayant un flux d’air particulier, les résultats seront donc légèrement différents dans un autre environnement.

  Composants
Carte mère
Asus M4A785TD-V EVO
Socket AM3, AMD 785G, BIOS 0410
ProcesseurPhenom II X4 970
3,5 GHz, 6 Mo de cache L3
Dissipateur CPU
Cooler Master Hyper TX3
DRAM
Crucial DDR3-1333
  2 x 2048 Mo, 669 MHz,  CAS 9-9-9-24-1T
Carte graphique
GeForce GTX 480
GPU/Shaders @ 700/1401 MHz,  GDDR5 @ 924 MHz
Disque dur
Western Digital Caviar Black 1 TB
7200 tr/min, 32 Mo de cache, SATA 3Gb/s
Logiciels et pilotes
Os
Microsoft Windows 7 x64
DirectX
Version 11
Graphiques
ForceWare 258.96
Benchmarks
FurMark
Version 1.6.5, test de stabilité – Xtreme Burning Mode, AA 8x

Températures, nuisances sonores

Image 10 : Thermalright Shaman : le ventirad ultime pour cartes 3D

Le Shaman finit premier et de loin. Le delta entre la température relevée/ambiante est tout simplement deux fois meilleur par rapport à ce que l’on observe avec le dissipateur de référence. En charge, le Shaman se paye le luxe de mettre plus de 10°C d’écart dans la vue de ses concurrents qui sont pourtant loin d’être de mauvais produits.

Le potentiel de dissipation brute parle de lui-même, mais le Shaman sait-il aussi se montrer discret ?

Image 11 : Thermalright Shaman : le ventirad ultime pour cartes 3D

Comme on s’y attendait, le ventilateur 140 mm joue un rôle significatif puisqu’il n’a pas besoin de tourner à une fréquence déraisonnable (il reste à 1300 rpm) pour produire un flux d’air suffisant : non content de ses performances, le Shaman sait donc œuvrer en silence.

Notons tout de même que les autres dissipateurs sont eux aussi satisfaisants en termes de nuisances sonores contrairement au modèle de référence, mais le Shaman place la barre tout simplement plus haut.

Conclusion

Le Shaman de Thermalright a donc clairement une longueur d’avance en termes d’efficacité et de nuisances sonores par rapport aux autres dissipateurs que nous avons réunis. En contrepartie, il faut avoir un boitier vraiment spacieux pour le loger (on parle ici de boitier type grand tour) et l’investissement n’est pas négligeable.

A 70 euros il y a vraiment matière à réflexion. Son rapport performances/prix plaide pour lui par rapport l’Arctic Cooling Accelero XTREME Plus qui ne coûte que 5 euros de moins, par contre le Zalman VF3000 est significativement moins cher puisqu’il se trouve à 40 euros. Il faut également signaler que ses excellentes performances thermiques ne permettront pas forcément un overclocking nettement plus important qu’avec le dissipateur de référence (ce qui s’applique également aux modèles d’Arctic Cooling et Zalman).

C’est en fait la carte à laquelle il se destine qui nous semble être le facteur décisif : quand on dispose d’une GTX 460 ou encore d’une HD 6850, il nous semble clair qu’il vaut mieux investir dans une seconde carte pour monter un SLI/CrossFire. Si par contre le but est de rendre silencieuse une carte plus haut de gamme qui chauffe considérablement en plus d’être bruyante (difficile de trouver un meilleur exemple que la GTX 480), l’investissement est alors nettement plus justifié. Si le but est d’overclocker, il faudra juste s’assurer d’avoir la main sur les tensions de la carte.

Image 8 : Thermalright Shaman : le ventirad ultime pour cartes 3D

Ceci étant dit, le problème des dissipateurs sur l’étage d’alimentation et plus particulièrement de la faiblesse du scotch thermique sensé les maintenir en place pose problème. Certes, on peut toujours le remplacer pour une meilleure adhésivité, mais ce problème nous semble inacceptable vu que l’étage d’alimentation est une zone critique en termes de refroidissement.

Sur une GTX 480, on peut certes utiliser le VRM-G2 de la même marque en lieu et place des radiateurs. Mais à 30 euros, on a l’impression d’une débauche de moyens pour un problème qui aurait mérité une résolution plus simple, d’autant plus que le VRM-G2 contribue à rendre le refroidissement encore plus encombrant.

En somme, les performances sont incontestablement au rendez-vous,  mais le Shaman se doit d’être vendu avec une solution de refroidissement de l’étage d’alimentation fonctionnelle sans achat/démarche supplémentaire.