De la Microvision au Steam Deck de Valve : plus de 40 ans de consoles portables en images

Le Game Boy célèbre aujourd’hui ses 33 ans et, si elle n’est pas la console portable la plus ancienne, elle est probablement la plus mémorable ! De la Microvision et des premiers Game and Watch à l’évidente Switch au fonctionnement hybride, retour sur quatre décennies de consoles portables.

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Depuis le début des années 80, les consoles portables ont la cote : compactes, faciles à transporter, bon marché, elles ont aussi évité à des générations de parents de faire une crise de nerfs face à leur enfant monopolisant le téléviseur. Découvrez les plus grands succès commerciaux, les échecs (la Lynx, la Gizmondo…) mais aussi les premiers appareils hybrides comme la Zodiac ou les N-Gage de Nokia. Ce dernier préfigurait notre désormais incontournable console de poche, aux milliards d’exemplaires vendus : le smartphone.

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Du Game Boy à la Nintendo Switch ou l’ultra récente Playdate, en passant par d’autres appareils moins connus, retrouvez dans ce dossier plus de quarante ans de consoles portables. Et si vous retrouvez l’une de ces machines au fin fond du grenier, sachez que vous pouvez leur offrir une seconde vie grâce à de nombreux mods électroniques disponibles sur le marché. Pour quelques dizaines d’euros, vous troquerez ainsi l’écran contre une dalle IPS, le compartiment à piles contre une batterie rechargeable en USB-C ou vous modifierez intégralement la “coque” ainsi que les boutons pour des modèles aux couleurs de vos héros préférés. De quoi replonger avec un regard neuf sur tous les titres cultes des dernières décennies !

La Microvision

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Méconnue du grand public, la Microvision est bel et bien la première “vraie” console portable à être équipée d’un écran LCD et d’un système de cartouches interchangeables. Développée par Milton Bradley, une très ancienne marque datant de 1860 qui s’est illustrée dans l’édition de jeux de société (Destins, Docteur Maboul, Puissance 4, Qui est-ce ? ou encore HeroQuest) avant d’être rachetée par Hasbro, la Microvision est apparue en octobre 1979 et s’articule autour d’un écran de 16 x 16 points en noir et blanc. Les douze jeux qui composaient sa ludothèque intégraient directement le processeur (un Texas Instruments TMS 1100 à 100 kHz) et la console s’est écoulée à 8 millions d’exemplaires à travers le monde, malgré une durée de vie assez courte. Entre des clones de Breakout, des jeux de casino, de baseball, de bataille navale ou de flipper, les titres ne brillaient pas fondamentalement par leur originalité mais ils ont contribué à façonner l’intérêt du grand public pour les jeux vidéo. Et à démontrer que jouer pendant ses déplacements, c’était déjà possible au crépuscule des seventies.

Les Game & Watch

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Plus célèbre et aujourd’hui voué à un véritable culte, voici un appareil qui n’est pas une console au sens strict du terme, mais qui préfigure — dès 1980 — ce marché qui deviendra florissant. Les Game and Watch de Nintendo sont des consoles intégrant directement un seul et unique jeu dans un format compact. Les écrans ne sont pas « bitmap » comme on en a l’habitude, mais éclairent des zones où sont placées des images dessinées sur l’écran lui-même.

Il existe une soixantaine de Game and Watch différents et le design varie en fonction des modèles, le tout premier étant nommé « Silver ». Si certains sont assez simples, avec un écran et quelques boutons, des modèles à deux écrans — préfigurant la Nintendo DS — existent aussi.

Sans atteindre la popularité de la Game Boy ou de la Nintendo DS, les Game and Watch restent des succès pour Nintendo, avec 43,4 millions d’appareils vendus dans le monde. Ils illustrent au passage le génie visionnaire de Gunpei Yokoi, le mythique créateur de la Game Boy, qui imagina les Game and Watch lors d’un voyage en Shinkansen (le TGV japonais). Sur un siège voisin, il observe un homme d’affaires jouer avec sa calculatrice. Il esquisse ainsi le premier projet d’une “console” portable, pour se divertir pendant ses déplacements. La série a eu les honneurs de deux récents remakes, aux couleurs de Mario et de Zelda, qui intègrent certains épisodes-clés afin de célébrer leur trente-cinquième anniversaire.

Le Game Boy de Nintendo

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Première vraie console portable de l’Histoire, le Game Boy (… bon, ok, on ne vous bannira pas si vous préférez dire la Game Boy) est la troisième console la plus vendue dans le monde, derrière la Nintendo DS et la PlayStation 2. Sorti en 1989 au Japon, le Game Boy utilise un processeur similaire au Z80 et un écran en « nuance de gris » selon Nintendo et en nuance de jaune/vert selon les utilisateurs. Disponible au départ uniquement en beige et avec le célèbre Tetris, Nintendo proposera en 1995 des coques de plusieurs couleurs : rouge, vert, noir, bleu, blanc et jaune. Une version dotée d’une coque transparente a aussi été proposée en même temps. 

Le genre du Game Boy fait donc débat : si l’usage est de dire « la » Game Boy en France, Nintendo utilise « le » Game Boy dans ses communications officielles. Pour l’anecdote, le connecteur utilisé pour relier deux Game Boy entre elles a très fortement inspiré le connecteur du FireWire 400. Le choix de cet écran en nuance de gris n’était d’ailleurs pas fondamentalement le premier design … mais il s’est avéré particulièrement judicieux, ne serait-ce que pour la cruciale question de l’autonomie et de la durée de vie des piles. La rumeur prétend que Gunpei Yokoi, que nous venons d’évoquer à propos des Game and Watch, avait reçu un petit écran couleur portatif et qu’il a voulu l’utiliser pour visionner la retransmission d’un match de base-ball. Les six piles AA nécessaires à son alimentation ont été vidées avant la fin de la rencontre.

La Lynx d’Atari

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Bien moins connue, la Lynx d’Atari est pourtant intéressante. Sortie la même année que la Game Boy, cette console offre un écran couleur rétroéclairé et des performances étonnantes pour l’époque, avec des fonctions « 3D ». Elle est basée sur un CPU 8 bits mais un GPU 16 bits à 16 MHz est aussi présent, ce qui permet à Atari de la vendre comme une console « 16 bits ». Relookée sous le nom Lynx II dans les années 90, elle a souffert de deux défauts, récurrents sur les consoles de cette génération. Le premier est une autonomie assez faible, de l’ordre de 4 heures avec six piles AA, le second est l’absence de jeux marquants. La Lynx est surtout la console préférée des gauchers : les boutons sont doublés et il est possible de retourner la machine en plaçant la croix de direction à droite sans modifier l’ergonomie. Pour le jeu en réseau, le ComLynx permet de jouer avec jusqu’à 17 adversaires – en théorie.

La TurboExpress ou PC Engine GT de NEC

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Sortie au Japon en 1990, la PC Engine GT, alias TurboExpress aux États-Unis, est une console portable étonnante. Basée sur la console de salon PC Engine, elle est directement compatible avec ses jeux. Son écran couleur rétroéclairé et sa puissance ont un revers : une autonomie très faible. En effet, comme sur les autres consoles de la même génération, il est nécessaire d’utiliser six piles AA pour obtenir une autonomie de seulement 3 heures. La machine était zonée dans sa version américaine et NEC a proposé un tuner TV avec sa PC Engine GT, comme Sega avec la Game Gear. Malheureusement pour nous, le SECAM (mode de codage vidéo français) a empêché l’utilisation de ce dernier en France.

La Game Gear de Sega

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La Game Gear de Sega, sortie en 1990, est très différente de la Game Boy. Imposante, la console offre un écran couleur rétroéclairé. Un avantage qui est aussi son pire défaut : l’autonomie est très faible malgré les six piles AA. Globalement, la console a cependant bien marché, sans atteindre les sommets de la portable de Nintendo. Techniquement, la Game Gear est une Master System avec un écran qui a une plus petite définition, mais est capable d’afficher plus de couleurs. Dans la pratique, le portage est très simple — ce qui explique la présence de jeux sortant sur Master System et Game Gear en même temps — et un adaptateur permettant de jouer aux jeux Master System sur Game Gear a existé. Sega a aussi proposé un tuner TV pour sa console.

La Nomad de Sega

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Parlons d’une console portable qui n’a jamais quitté officiellement les États-Unis : la Sega Nomad. La Game Gear était une Master System adaptée partiellement au marché des consoles portables, la Nomad est une Megadrive adaptée totalement au marché des portables. Si la Game Gear adoptait un format de cartouche différent et gérait l’écran de façon différente de sa grande soeur, la Nomad acceptait les cartouches de la Megadrive, pour une compatibilité (presque) totale. La console, énorme, souffrait néanmoins du même problème que la Game Gear : une consommation élevée. Avec six piles AA, on dépassait difficilement 3 heures de jeu. Pour le reste, la console pouvait se connecter à un téléviseur via un câble optionnel et il était même possible de jouer à plusieurs en branchant une manette dessus. Sortie uniquement aux États-Unis, la console n’acceptait — logiquement — que les jeux américains, même si dans les faits les jeux sortis avant 1993 fonctionnaient, le zonage n’étant apparu qu’à partir de cette année-là. Au rang des curiosités, la console acceptait aussi les jeux Master System via un adaptateur, mais pas les jeux Game Gear (l’autre portable de Sega), cette dernière disposant d’une palette de couleur plus grande.

Le Game Boy Pocket et la Game Boy Light

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En 1996, Nintendo essaye de relancer le Game Boy avec une version « Pocket », plus petite, plus fine, plus légère. L’écran garde la même diagonale, mais passe du vert/jaune des premiers modèles à un modèle qui tend plus vers le gris, plus contrasté. Totalement compatible avec le premier Game Boy, ce modèle a eu un certain succès. En 1998, Nintendo sort un modèle qui ne quittera jamais officiellement le Japon : la Game Boy Light. Un peu plus gros que le Game Boy Pocket, ce modèle est surtout le premier à intégrer un rétroéclairage, ce qui permet de jouer dans le noir complet. Petite différence entre les consoles, le connecteur pour le câble Game Link change. Il est donc nécessaire d’utiliser des adaptateurs pour relier les modèles plus récents au Game Boy classique.

La SNK Neo Geo Pocket

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En 1998, SNK annonce la Neo Geo Pocket. La console est de qualité, mais elle offre — comme le Game Boy — uniquement un écran monochrome. Dotée d’un processeur 16 bits, la console va accueillir des adaptations des jeux de combat de la célèbre Neo Geo. Malheureusement pour SNK, la politique qui consiste à proposer peu de jeux mais de qualité ne fonctionne pas dans les portables, surtout face à la déferlante de la Game Boy. La console est étonnante sur deux points : une autonomie énorme — 20 heures annoncées — et une compatibilité directe avec la majorité des jeux de la console qui va lui succéder, la Neo Geo Pocket Color.

La Game Boy Color de Nintendo

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Premier vrai successeur de la Game Boy, la Game Boy Color est une version améliorée de la console phare de Nintendo. Comme son nom l’indique, elle est bien évidemment capable d’afficher les jeux en couleurs. La console est essentiellement une Game Boy en plus rapide : le processeur atteint 8 MHz, la mémoire est doublée. Point intéressant, la gestion des jeux varie beaucoup. Premièrement, Nintendo a installé des paramètres pour une centaine de jeux phares, qui seront « colorisés » automatiquement. Deuxièmement, une partie des jeux fonctionnent sur Game Boy classique et sur Game Boy Color — par exemple certains jeux Pokemon. Ils prennent en charge la couleur, mais pas le mode permettant d’atteindre 8 MHz avec le processeur. Enfin, certains jeux tirent totalement parti de la Game Boy Color en utilisant toutes ses capacités au détriment de la rétrocompatibilité Game Boy. La gamme Game Boy de Nintendo est un énorme succès pour Nintendo et totalise 118,6 millions d’exemplaires vendus à travers le monde.

La Neo Geo Pocket Color de SNK

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La Neo Geo Pocket Color de SNK, sortie en 1999, est une console très proche de la version classique. La seule grosse différence vient évidemment de l’écran qui passe à la couleur. Elle conserve sa très bonne (mais petite) logithèque et son autonomie est encore meilleure : 40 heures annoncées. Point intéressant, Neo Geo Pocket Color accepte évidemment les jeux de la console classique, en monochrome, mais une bonne partie des jeux prévus pour la console « color » fonctionne aussi sur la version précédente.

Le Game Boy Advance de Nintendo

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En 2001, Nintendo lance le Game Boy Advance. Dans une console portable dont le design est inspiré d’une tête de panda, Nintendo a réussi à placer un processeur « 32 bits ». Ne vous attendez pas à la puissance d’une PlayStation et à des jeux en 3D, le Game Boy Advance est essentiellement une Super Nintendo en format portable. Les éditeurs vont en profiter et « recycler » une partie des jeux de la console de salon sur la nouvelle console portable. L’écran de la console est en couleur, mais a un (gros) défaut : il n’est pas éclairé. C’est un énorme problème, surtout quand la concurrence a des écrans éclairés depuis 10 ans. Pour le reste, la console est rétrocompatible avec les jeux du Game Boy et reste très liée à la Game Cube : un accessoire permet d’utiliser le Game Boy en tant que manette pour la console de salon et un autre permet de lancer les jeux du Game Boy Advance sur un téléviseur. Il s’agit probablement de la console qui profitera le plus d’un changement (moderne) de l’écran, en adoptant justement une dalle rétroéclairée. Il vous en coûtera quelques dizaines d’euros sur les sites spécialisés en modding … mais aussi la joie de manier un fer à souder.

La GP32 de Game Park

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La Game Park 32 est une console assez étonnante. Plutôt que d’espérer le support des éditeurs de jeux, la société coréenne a décidé de proposer un kit de développement open source pour sa console. Dans la pratique, il y a eu très peu de jeux « commerciaux » mais le côté ouvert de la console a permis de proposer des émulateurs pour la majorité des consoles 8 et 16 bits du marché. Trois versions de la GP32 existent, avec une grosse différence : l’écran. La version NLU, qui date de 2001, n’a pas d’éclairage pour l’écran. La version FLU, sortie en 2002, propose un éclairage frontal comme sur la Game Boy Advance SP et la version BLU — introduite en 2004 — a un rétroéclairage.

La N-Gage et la N-Gage QD de Nokia

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Chez Nokia, quand on conçoit une machine de jeu, on ne fait pas réellement une console : la N-Gage est aussi un smartphone, sorti à la fin de l’année 2003. Il tourne ainsi sous Symbian 6.11 avec l’interface S60 dans sa première version. Les choix techniques de Nokia sont étonnants : l’écran est en format vertical, il est nécessaire de retirer la batterie — et donc d’éteindre la machine — pour changer de jeu, et la console est assez lourde et imposante. Qui plus est, le micro et le haut-parleur pour la fonction téléphonie sont placés sur la tranche, ce qui a valu beaucoup de moqueries de la part des utilisateurs. Même si la N-Gage QD corrige quelques problèmes — et en amène d’autres, comme l’absence de lecteur MP3 — la console va souffrir des mêmes défauts que beaucoup de modèles avant elle : la durée de vie de la batterie, très faible, et l’absence de jeux marquants.

Le Game Boy Advance SP de Nintendo

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En 2003, Nintendo lance une nouvelle version du Game Boy Advance, en version SP. La console corrige une partie des défauts du modèle original et apporte un nouveau design. On retrouve d’abord un écran éclairé et de meilleure qualité que celui du Game Boy Advance. L’éclairage est atypique : ce sont des LEDs placées sur l’avant de l’écran qui éclairent la dalle réflective. Nintendo a aussi remplacé les piles par une batterie interne, offrant une très bonne autonomie (18 heures sans éclairage) à la machine. Enfin, la société a malheureusement utilisé une sortie son propriétaire et abandonné le jack 3,5 mm classique. En 2005, Nintendo a proposé une version améliorée du Game Boy Advance SP, sous le nom de code AGS-101. Ce modèle apporte une nouveauté : un écran rétroéclairé. Très recherché, il offre une image plus contrastée et le rétroéclairage est beaucoup plus puissant que l’éclairage frontal classique. Notons que le Game Boy Advance SP préserve la compatibilité Game Boy.

La Zodiac de Tapwave

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En 2003, Tapwave annonce une console intéressante : elle est basée sur un PDA sous Palm OS. On a donc accès à la ludothèque déjà existante pour le système d’exploitation de Palm — très populaire à l’époque — dans un format adapté aux jeux vidéo. Des logiciels spécialement adaptés à la console ont bien évidemment été proposés, mais une grosse partie de la logithèque était composée de jeux pensés pour un PDA. La console en elle-même était un périphérique Palm OS plutôt efficace, avec une interface remaniée pour être plus « conviviale ». Point intéressant, c’est l’une des rares consoles à proposer une puce 3D dédiée, la ATI Imageon W4200. Deux modèles ont été proposés, mais la différence entre les deux était assez faible et se limitait à la mémoire interne : 32 Mo sur la Zodiac 1 et 128 Mo sur la Zodiac 2.

Le Game Boy Micro de Nintendo

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Dernière représentante officielle de la famille Game Boy, le Game Boy Micro est sortie en 2005. Très compact, d’où son nom, l’appareil a un écran rétroéclairé de bien meilleure qualité que les autres modèles de la gamme. Nintendo propose des façades interchangeables pour sa console et a eu la bonne idée de revenir à une prise jack pour le son. Attention, la console a tout de même des défauts : la compatibilité Game Boy n’est pas présente et une bonne partie des accessoires Game Boy Advance ne sont pas compatibles avec le Game Boy Micro, essentiellement parce que le port de communication a été redessiné. Enfin, sa petite taille rend la prise en main difficile pour certaines personnes.

La DS et la DS Lite de Nintendo

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En 2004, Nintendo lance la DS, une console portable très originale avec ses deux écrans. La console, décriée pour son design, a été redessinée en 2006 sous le nom « DS Lite ». Comme le Game Boy Advance était en simplifiant une Super Nintendo portable — au niveau des possibilités —, la Nintendo DS va recevoir des jeux adaptés directement d’une console de salon, la Nintendo 64. La machine s’inspire aussi librement du design des ancestrales Game and Watch, en particulier des modèles à deux écrans ; c’est l’un des premiers signes visibles de Nintendo qui revisite son propre panthéon. La DS et la DS Lite sont identiques techniquement et proposent un emplacement pour les cartouches Game Boy Advance. La compatibilité entre les DS et le Game Boy Advance est totale mais les consoles ne peuvent pas lancer les jeux Game Boy classiques. Petit avantage pour la DS Lite, la batterie est plus puissante, ce qui augmente l’autonomie, et les écrans — particulièrement au niveau de l’éclairage — sont plus performants.

La PSP de Sony

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En 2004, Sony lance la PSP, une console portable qui mise sur la puissance. Elle a été plutôt bien accueillie et Sony a donc capitalisé sur elle : sans compter la PSP Go, un peu particulière, elle a été proposée en trois versions : la PSP-1000, la PSP-2000 et la PSP-3000. Les consoles sont assez proches, même s’il existe des différences, comme l’intégration d’un micro ou la mémoire vive, plus élevée sur les 2000 et 3000. Sony avait même lancé des films avec la PSP, mais le format de l’UMD a été un échec. Plus intéressant, si le processeur est annoncé à 333 MHz, la majorité des jeux se limitent à 222 MHz. Notons aussi que la première PSP était dotée d’un port infrarouge qui n’a jamais été utilisé dans les jeux. Enfin, Sony lancera finalement une version sans Wi-Fi, la PSP Street, vendue nettement moins cher.

La GP2X de Game Park

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La GP2X est une nouvelle console basée sur le même principe que la GP32 : une console ouverte qui compense le faible nombre de jeux « commerciaux » par les programmes issus de la communauté. Très prisée des amateurs d’émulation, la console fonctionne sous Linux. Deux versions existent, la seconde ajoute un écran tactile et remplace le joystick par une croix directionnelle plus efficace.

La Gizmondo de Tiger Telematics

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La Gizmondo est un OVNI parmi les consoles portables. Censée être révolutionnaire, cette console portable n’a bénéficié que d’une courte vie, et s’est davantage fait connaître via les scandales de son créateur, Stefan Eriksson. Sortie en catimini en mars 2005, la Gizmondo a été arrêtée en février 2006, faute de réseau de distribution et donc de ventes. Elle était étonnante pour son époque, avec notamment une puce GPRS pour se connecter à Internet, un récepteur GPS mais aussi un appareil photo numérique.

La DSi et la DSi XL de Nintendo

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La Nintendo DSi et la DSi XL sont souvent vues comme des DS améliorées, mais les consoles sont pourtant assez différentes des DS originales. Les deux consoles, commercialisées en 2009 en Europe, ont beaucoup plus de mémoire, un espace de stockage interne et un processeur principal deux fois plus rapide, même si les jeux n’exploitent pas cette possibilité. Alors que la DS conservait une compatibilité avec la Game Boy Advance, la DSi l’abandonne, ainsi que le connecteur destiné aux cartouches de celui-ci, au profit d’un design plus fin. Dommage collatéral, certains accessoires pour Nintendo DS ne sont plus compatibles.

La PSP Go! de Sony

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La PSP Go! de Sony est un échec de la société. La console en question a tenté la « dématérialisation » en supprimant le lecteur d’UMD et en tentant la distribution des jeux directement en ligne, mais le mouvement n’a pas pris, pour une bonne raison : le succès des smartphones et autres baladeurs sur ce créneau tient à la présence de jeux à bas prix en grand nombre, ce que n’a pas proposé Sony. La console est de plus nettement moins ergonomique que la PSP classique. Elle s’articule autour d’un écran plus petit que la version classique et Sony ne propose pas toute la logithèque « online », ce qui limite l’intérêt.

La 3DS et la 3DS XL de Nintendo

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En 2011, Nintendo sort une nouvelle console portable qui profitera d’un large succès : la 3DS. Cette DS améliorée apporte évidemment une grosse nouveauté : de la 3D sans lunettes sur l’écran supérieur. Nettement plus puissante que les DS précédentes, la console reste compatible avec les jeux DS. La 3DS utilise un écran assez atypique, composé de pixels rectangulaires, ce qui permet en fait de simuler des pixels carrés en mode 3D. Nintendo propose ensuite en 2012 une version grand format de la console, la 3DS XL : cette dernière introduit un design légèrement différent, et est notamment dotée de plus grands écrans, d’une meilleure batterie ainsi que d’une carte SD de 4 Go.

La PS Vita de Sony

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Sony présente la fameuse PS Vita en 2011. Elle reprend un design proche de la première PSP, mais augmente la puissance de la console. Écran tactile OLED de 5 pouces, processeur et GPU à quatre cœurs, accéléromètre, double stick analogique, la Vita est la console des superlatifs. Les jeux sont distribués en ligne, mais aussi sur des cartes mémoire propriétaires de 2 ou 4 Go avec un espace réservé pour les sauvegardes. La Next Generation Portable — ancien nom de code de la console — est aussi compatible 3G. Ce n’est pas pour autant la première console dotée d’une puce GSM : la N-Gage et la Gizmondo ont aussi proposé une compatibilité avec les réseaux de téléphonie mobile.

Le Xperia Play de Sony

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Le Xperia Play de Sony (Ericsson à l’époque) est le premier essai de la société pour proposer un « PlayStation Phone ». Ce smartphone Android est assez proche d’une PSP Go! mais avec des jeux moins intéressants. En dehors de la présence de boutons physiques — pratiques pour les émulateurs —, c’est un échec. Le catalogue de jeux est faible et contient essentiellement des jeux PlayStation qui ont une quinzaine d’années, le smartphone est lourd, épais et globalement peu intéressant.

L’Archos GamePad

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Le français Archos lance une console de jeu en 2012, l’Archos GamePad, qui fonctionne sous Android. Il s’agit, comme pour le Xperia Play, d’un appareil classique — ici une tablette — avec des boutons physiques. Si le prix est correct — 150 € —, l’écran en technologie TN et les boutons perfectibles ne sont pas des avantages. L’Archos GamePad propose de profiter du catalogue de jeux Google Play, et permet, pour les jeux non compatibles avec les boutons physiques, d’associer des gestes tactiles à ces boutons.

La Neo-Geo X de Tommo

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Lancée fin 2012, la Neo-Geo X est dédiée à l’émulation des jeux de la console Neo-Geo, parue en 1990. Livrée avec une vingtaine de jeux, elle permet de jouer aux hits de la console de salon… dans sa poche. La version Gold à 200 € est proposée avec une station d’accueil intégrant une sortie HDMI et une réplique du joystick original. Un bon choix pour les nostalgiques de la console et de son excellente ludothèque de jeux d’arcade 2D.

Le Nvidia Shield

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L’année 2013 fut très animée pour les consoles portables, et vit l’arrivée de nouveaux acteurs tels que Nvidia. Le Nvidia Shield prend la forme d’une grosse manette de jeu, surmontée d’un écran de 5 pouces. À l’époque, les performances sont excellentes et l’ergonomie des pads et joystick permet de profiter des jeux Android avec un confort inégalé. Son prix élevé et le manque de jeux Android optimisés pour elle ont cependant empêché la Shield de rencontrer un vrai succès.

La Nintendo 2DS

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La 3DS s’est vite imposée comme un très gros succès : Nintendo lui a donc fait une petite soeur, la Nintendo 2DS, en 2013. Reprenant la même base matérielle à l’exception de l’écran 3D, la 2DS se distingue aussi par son châssis monobloc, non pliable. Positionnée à un tarif inférieur (129,99€), elle a ses partisans.

La PS Vita Slim de Sony

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Nintendo ne fut pas le seul à sortir une révision de sa console phare en 2013. Sony l’a imité et a accouché d’une PS Vita Slim. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une version plus fine, compacte et légère de la PS Vita. Ses composants sont identiques et son ergonomie est améliorée. Toutefois, la PS Vita Slim a un gros défaut : elle n’utilise plus un écran OLED mais un écran LCD, plutôt quelconque. Beaucoup de joueurs préfèrent donc l’originale.

La Razer Edge Pro

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Dernier acteur à se lancer sur le marché des consoles portables en 2013 : Razer. Plus habitué aux souris et aux claviers, le constructeur ose alors un drôle de pari. Sa Edge Pro est une grosse tablette à écran de 10 pouces, tournant sous Windows 8, qui peut être affublée de poignées latérales. L’ensemble bénéficie d’une puissance sans commune mesure avec les autres consoles puisque ce sont un processeur Intel Core i7 plus une puce graphique GeForce GT 640M LE qui sont à la manœuvre. Mais la Razer Edge s’est vite révélée beaucoup trop lourde en jeu : elle pèse plus de 1 kg !

L’Archos Gamepad 2

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Après le Gamepad de 2012 bâclé, le français Archos retente sa chance sur le segment des tablettes/consoles de jeu en 2014 avec l’Archos Gamepad 2. Mieux fini, mieux équipé (notamment grâce à un écran IPS digne de ce nom), le Gamepad 2 aurait pu séduire. Hélas, la console est arrivée trop tard sur un marché des tablettes déjà en perte de vitesse.

La Nintendo New 3DS/3DS XL

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En 2014, Nintendo souffre financièrement des faibles ventes de la Wii U, mais trouve son salut dans les performances de la 3DS. La firme de Kyoto lance donc en février 2015 une nouvelle version de sa console fétiche, la New 3DS (et sa grande sœur New 3DS XL). Au menu des nouveautés : un processeur plus rapide, un design et une construction plus soignés, un écran plus grand, plus lumineux et surtout affichant une meilleure 3D. Pour ce dernier point, Nintendo a recours à un capteur qui suit la position de la tête du joueur et adapte en fonction le filtrage de l’écran.

Les portables Raspberry/Linux

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Avec l’essor du Raspberry Pi, de l’impression 3D et autres technologies du même acabit, de nombreux projets visant à créer des consoles portables open-source ont vu le jour. De nombreux financements participatifs ont eu lieu avec leurs succès et leurs échecs, et quelques très jolis projets comme la GameShell ou la RetroStone ont vu le jour.

A lire > Les meilleurs projets créés avec un Raspberry Pi

La plupart de ces machines partagent le même ADN avec une apparence héritée de la vénérable Game Boy, une propension à l’émulation, et un système open source basé sur Linux et d’autres distributions du même tonneau. Si quelques-uns de ces projets sont désormais devenus des produits disponibles à la vente, il est possible de trouver en ligne de nombreux plans pour monter sa propre machine.

La Nintendo 2DS XL

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Nintendo décide de décliner une nouvelle fois la 3DS en 2017. Avec la 2DS, Nintendo avait proposé une version « allégée » de sa 3DS, enlevant quelques fonctionnalités (dont la 3D) pour la rendre plus accessible au niveau du prix. Pour cette nouvelle mouture, le constructeur a abandonné le format à plat au profit d’une coque pliable plus traditionnelle.

Cette 2DS XL reprend donc le format de la 3DS, en supprimant une fois encore l’écran 3D pour des raisons évidentes de coûts. Une très bonne décision au final, puisque cette console allie le meilleur de la 2DS et de la 3DS et propose une prise en main agréable à un tarif relativement bas.

La Smach Z

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Le projet espagnol de la Smach Z est lancé en financement participatif en 2016. Le but ? Proposer une sorte de PC de poche capable de faire tourner les jeux les plus récents, depuis Steam, GoG ou autre plateforme du genre. Le premier Steam Deck, en somme ! Le rapprochement avec la plate-forme de Valve n’est d’ailleurs pas fortuit, le nom de projet de la console étant SteamBoy. Pour réaliser cette performance, la machine peut compter sur un AMD Ryzen V1000 à 3,6 GHz et son AMD Radeon Vega 8 Graphics, ainsi que sur 4 à 16 Go de RAM selon les modèles.

Cette console ultra-puissante s’articule aussi autour d’un écran de 6 pouces, et d’un système de contrôles modulables, alternant entre joysticks haptiques et Z-Pads. Une petite merveille donc, qui a tout de même un coût, puisque les modèles proposés en précommande s’échelonnent de 699 à 1099 euros… Mais le financement participatif n’a pas eu l’effet escompté, l’équipe ne récoltant que 160 000 euros sur les 900 000 nécessaires, sans compter que les premiers critères de Kickstarter (la disponibilité d’un vrai prototype fonctionnel) n’étaient pas particulièrement remplis. La campagne de financement est reprise sur Indiegogo et la Smach Z se manifeste à nouveau à l’horizon 2018. Mais elle ne verra finalement jamais le jour (mis à part sous forme de prototype, auprès de twitcheurs triés sur le volet), et le site officiel accueille toujours les précommandes … pour une livraison à l’horizon 2020 (sic).

L’Atari Retro Handheld

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Vous avez toujours rêvé de jouer à l’Atari 2600 lors de vos déplacements ? Et bien c’est chose possible grâce à l’Atari Retro Handheld, une machine portable qui reprend le design de la vénérable console en version de poche. Un écran 2,5 pouces, un joystick et deux petits boutons ainsi qu’une sortie TV pour des sessions au fond du canapé constituent le corps de cette console.

Côté jeux, cette machine propose une cinquantaine de titres emblématiques de la console de 1977 avec par exemple Asteroids, Missile Command, Centipede et Milipede ou encore Tempest. De quoi revivre la nostalgie de cette époque fondatrice du jeu vidéo moderne.

La Razer Switchblade

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Si la Edge Pro de chez Razer n’a pas été un franc succès malgré des spécifications assez intéressantes, cela n’a pas empêché le constructeur de continuer sur sa lancée avec la Razer Switchblade. Si vous n’avez jamais entendu parler de cette console portable, c’est normal, car elle fut présentée en 2011 au CES, et n’a plus vraiment fait parler d’elle depuis. Elle reste donc un concept, et on doute qu’elle ne voit jamais le jour…

Après avoir tiré les leçons de la Edge, Razer avait décidé d’adopter un format plus proche de celui d’un netbook aux dimensions un peu plus grandes que celles d’une DS, avec un écran tactile et un clavier disposant d’écrans OLED sous chaque touche. Les prototypes permettaient de faire tourner Windows 7, et de jouer à des jeux PC classiques.

La Nintendo Switch

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Dernière-née de chez Nintendo, cette console hybride sortie en 2017 innove puisqu’elle se trouve à la croisée des chemins, entre console portable et console de salon. Un pari osé, mais réussi pour Nintendo qui remporte un vif succès, la Switch étant la plus vendue de l’histoire sur sa première année, dépassant même la PlayStation 2 au Japon. Et pour ne rien gâcher, il s’agit de la console portable la plus puissante sur le marché.

La console, dans sa version portable, possède un écran de 6,2 pouces capable d’afficher du 720p, qui constitue le cœur de la machine. À l’intérieur, on trouve un SoC Tegra (dérivé du Tegra X1) développé en partenariat avec NVIDIA. De chaque côté, il est possible de trouver les Joy-Con, deux petites manettes amovibles et qui fournissent l’arsenal de stick et boutons nécessaires au contrôle de la machine. Une très belle réussite pour Nintendo, et un plaisir pour les joueurs qui peuvent commencer leur partie de Zelda sur la TV de leur salon, et la continuer au gré de leurs pérégrinations.

Smartphones gaming : les nouvelles consoles portables ?

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Les smartphones veulent tout remplacer, et le font de mieux en mieux. On connaît déjà leurs compétences en photo et en vidéo, mais ils comptent aussi phagocyter le marché des jeux vidéo grâce à des processeurs de plus en plus puissants. Certains fabricants ont même lancé des modèles spécifiquement gaming (Asus ROG Phone, Razer Phone, Xiaomi Black Shark…), et le dernier en date s’arme même d’un ventirad pour de meilleures performances sur la durée. Mais même les smartphones « non gaming » peuvent désormais faire l’affaire…

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Le catalogue de jeu s’étoffe de jour en jour, avec des titres phares comme PUBG ou Fortnite, mais aussi des grands classiques PC portés sur mobile, tel que la franchise The Elder Scrolls. Nintendo et Sega convoitent aussi ces plateformes, sans compter la technologie qui pourrait tout changer dans les années à venir : le jeu en streaming, porté par des acteurs majeurs tels que Nvidia et Google. Les services de cloud gaming, comme GeForce Now ou Stadia, se déclinent en effet dans des versions mobiles et donnent ainsi accès au catalogue classique des jeux PC dans des conditions que même les machines de pointe peinent à tutoyer.

La Nintendo Switch Lite

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Le 20 septembre 2019, Nintendo propose une première variante de son grand succès, la Switch, qui vient quelque peu briser son concept. Alors que la 3DS a tiré sa révérence, le géant de Kyoto se trouve sans console portable à part entière. La Switch Lite constitue ainsi une variante du modèle d’origine, toute entière tournée vers le jeu nomade : entièrement portable, elle ne profite pas du mode TV de sa grande sœur. Plus compacte et plus légère que la Switch originale, elle dispose cependant d’un écran tactile moins grand (5,5 pouces contre 6,2 pouces) et de Joy-Con non détachables. Destinée aux nomades et au public plus jeune, elle est néanmoins compatible avec la quasi-totalité des jeux du catalogue Switch, et est vendue moins cher. Dans l’esprit du constructeur de Kyoto, la Switch Lite constitue ainsi la digne remplaçante de sa lignée de consoles portables, au terme de près de quarante ans d’histoire.

L’Analogue Pocket

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Constructeur américain réputé pour ses remakes de consoles retro qui reproduisent rigoureusement le hardware des machines d’antan et supportent les cartouches d’origine, sans les émuler (comme l’Analogue Mega Sg pour la Megadrive et la Master System, la Super Nt pour la SNES ou encore la Nt mini pour la NES), Analogue a développé sa propre console portable. L’Analogue Pocket s’impose en réalité comme un hommage à toute cette frange du panthéon vidéoludique et supporte ainsi nativement les cartouches Game Boy et Game Boy Advance, mais aussi Game Gear, Neo Geo Pocket et Atari Lynx. La machine intègre un écran LCD de 3,5 pouces offrant une résolution de 1600 x 1440 pixels et il est possible d’afficher l’image sur un moniteur externe, à travers un dock pourvu d’un port HDMI. Mieux encore, la console s’adresse aussi aux développeurs en herbe, avec un kit de programmation pour créer des jeux originaux dans la veine des grands classiques. Cet hommage technologique présente toutefois un sérieux coût : comptez 199,99 dollars pour le modèle de base … un tarif qui n’a pas dissuadé les passionnés puisque la machine a été quasi-instantanément en rupture de stock.

La Nintendo Switch OLED

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Alors que les rumeurs laissaient présager une version “Pro” plus musclée, Nintendo a finalement décliné sa Switch en une troisième variante, le 8 octobre 2021. Cette nouvelle révision adopte un écran OLED de 7 pouces (contre 6,2 pouces pour le modèle d’origine, sorti en 2017, et 5,5 pouces pour la Switch Lite parue en 2019). Également un peu plus chère, la Switch OLED introduit aussi différents aménagements ergonomiques, comme un plus large support pour la tenir droite, de meilleurs haut-parleurs, une station d’accueil pourvue d’un port Ethernet et 64 Go de mémoire contre 32 Go auparavant.

Comme sa première grande sœur, la Switch OLED autorise donc le jeu hybride avec la possibilité d’ôter les Joy-Cons qui l’ornent de part et d’autre. Elle s’adresse en priorité à tous ceux qui n’ont pas encore eu la joie de s’équiper d’un modèle de la gamme, ou aux premiers acheteurs qui ont déjà solidement éprouvée leur console d’origine et qui souhaiteraient la remplacer. En réalité, les trois modèles cohabitent officiellement dans l’esprit de Nintendo et s’adressent à des cibles différentes, à des tarifs respectifs de 179 €, 279 € et 329 €. Trois marches différentes, donc, qui prouvent que la “marque” Switch est conçue pour perdurer.

Le Valve Steam Deck

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Les “Steam Machines”, des consoles portables offrant une puissance suffisante pour accéder à la majeure partie du catalogue PC dématérialisé de la plate-forme Steam, ont longtemps été un fantasme de la part des utilisateurs … comme des constructeurs. C’est finalement Valve lui-même qui s’est attelé à la tâche. Révélée au cours de l’été 2021, elle a vu le jour le 25 février 2022 et embarque un APU AMD combinant les architectures Zen 2 et RDNA 2. Le Steam Deck s’articule autour d’un écran de 7 pouces à la définition de 1280 x 800 pixels, avec trois variantes en fonction de la capacité de stockage. Une station d’accueil séparée autorise la connexion à un écran externe en HDMI ou DisplayPort, pour atteindre une définition 4K à 120 Hz ou même 8K en 60 Hz.

Basé sur SteamOS 3.0 (une variante de la distribution Arch Linux), le Steam Deck donne accès à une large partie du catalogue distribué par Valve. Si la console rencontre un certain succès et réussit une vraie prouesse technique, elle est aussi assez lourde et volumineuse, avec une autonomie limitée et de sérieuses nuisances sonores. Mais on peut imaginer de nouvelles déclinaisons ultérieures venant corriger ces points, à l’image de ce qu’ont conduit les autres constructeurs du marché tout au long de ces décennies !

La Playdate de Panic

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Attention, OVNI. Annoncée en juin 2021 par la société américaine Panic en collaboration avec le fabricant suédois Teenage Engineering, la Playdate réinvente le jeu portable autour d’un design et d’un concept très originaux. Se risquant sur les terres du néo-rétro, cet art de célébrer les jeux d’antan en les réinventant à la sauce contemporaine, elle prend la forme d’un petit objet jaune canari de 8 x 8 cm, avec un écran LCD noir et blanc de 400 x 240 pixels, une croix directionnelle, deux boutons principaux et … une manivelle sur le flanc droit.

Pas de lecteur de cartouches toutefois, ni de support d’émulation, mais la distribution régulière par Wi-Fi de “saisons” de jeux vidéo originaux, vingt pour la première fournée – à mesure de deux nouveautés par semaine, pendant trois mois. De grands noms du jeu vidéo indépendant ont été convoqués à la fête, et ces créateurs rivalisent d’imagination pour tirer le meilleur parti de cet équipement original. Certains titres bâtissent ainsi l’essentiel de leur gameplay autour de la manivelle, tandis que d’autres expérimentent des manipulations originales. Une vraie expérience de laboratoire, en somme, réalisée avec autant de sérieux que de loufoquerie. La console coûte toutefois 179 dollars, soit le prix de la Switch Lite sans pour autant prétendre à un catalogue aussi large. Mais c’est le prix à payer pour sortir des sentiers battus et souscrire à une vraie alternative vidéoludique.