Le fondeur a entériné la construction d’un deuxième site dans l’Arizona. Contrairement au premier, qui gravera en N5 / N4, la nouvelle Fab est conçue pour le N3, le nœud de gravure le plus à la pointe actuellement.
En novembre 2020, TSMC actait la construction d’une usine de fabrication pour le N5 et le N4 aux États-Unis. Plus récemment, Morris Chang a sous-entendu que le site pourrait également servir à la gravure en 3 nm. Le fondeur a officiellement validé ce plan.
Outre sa première fab, dans laquelle la production en N4 doit débuter en 2024, TSMC va construire une seconde fab en Arizona. Celle-ci servira à produire en 3 nm à partir de 2026. L’investissement total consenti pour ces deux fabs avoisine les 40 milliards de dollars américains. Comme le note TSMC, ce montant “représente le plus grand investissement direct venant de l’étranger de l’histoire de l’Arizona et l’un des plus grands investissements direct venant de l’étranger de l’histoire des États-Unis”. Les deux fabs du fondeur en Arizona contribueront à créer 10 000 emplois, dont 4 500 emplois relevant directement de TSMC. Une fois achevées, elles fabriqueront plus de 600 000 wafers par an. Enfin, l’entreprise aborde également l’aspect écologique, avec l’annonce de la construction d’une usine de traitement des eaux industrielles sur le site.
Un nœud avancé en dehors de Taïwan
La décision de produire en 3 nm en dehors de l’île de Taïwan est assez significative. Certes, en 2026, ce processus de gravure ne représentera plus le top de la technologie, mais encore un nœud très avancé. Or, jusqu’à présent, TSMC prend soin de conserver ses installations les plus abouties sur l’île – en partie pour des raisons géostratégiques.
Sans tomber dans des analyses trop simplistes, maintenir les sites de pointe à Taïwan représente pour le pays un excellent moyen de s’assurer la protection des États-Unis. En effet, si régulièrement, Joe Biden répète que les États-Unis seraient prêts à défendre Taïwan en cas d’attaque de la Chine, gageons que cet engagement n’est pas exclusivement motivé par un idéal démocratique. Et bien que Mark Liu, président de TSMC, ait déclaré, à l’adresse de Pékin, lors de la visite de Nancy Pelosi, que personne ne pouvait contrôler l’entreprise par la force, les États-Unis ne verraient certainement pas d’un très bon œil les Chinois mettre la main sur les installations de TSMC, lesquelles regorgent de nombreux scanners lithographiques dont les administrations Trump puis Biden s’efforcent de priver les fondeurs chinois tels que SMIC.
Quoi qu’il en soit, pour en revenir à l’usine d’Arizona, voici ce qu’en dit Mark Liu : “Une fois terminé, TSMC Arizona a pour objectif d’être l’usine de fabrication de semi-conducteurs la plus verte des États-Unis, produisant la technologie de processus de semi-conducteurs la plus avancée du pays, permettant la prochaine génération de produits informatiques à haute performance et à faible puissance pour les années à venir. Nous sommes reconnaissants de la collaboration continue qui nous a amenés ici et nous sommes heureux de travailler avec nos partenaires aux États-Unis pour servir de base à l’innovation dans le domaine des semi-conducteurs.”
Source : TSMC