Trente-cinq ans après sa première version, Windows gravit un nouveau cap. Largement anticipée par la fuite d’une version préliminaire, et par une série d’indices disséminés par la firme de Redmond, l’annonce de Windows 11 est désormais officielle. Retour sur ses principales nouveautés, promises pour l’automne prochain.
C’était un secret de Polichinelle, il vient enfin d’être levé. Au terme d’une conférence de quarante-cinq minutes intitulée « What’s Next for Windows », Microsoft a confirmé l’arrivée prochaine de Windows 11. Des éléments solides nous y avaient préparé, comme la publication d’une vidéo de 11 minutes exactes retraçant les sons les plus emblématiques de l’ère Windows. Et surtout la fuite d’une version préliminaire du système, qui révélait, parmi ses spécifications, ce nom définitif. Paru le 29 juillet 2015, Windows 10 devait s’imposer, selon Microsoft, comme le socle « définitif » de toutes les générations futures du système d’exploitation, avec des mises à jour semi-annuelles venant en gonfler les fonctionnalités. Près de six ans plus tard, ce vœu pieux est finalement ravalé, et une nouvelle version distincte succède au système actuel. Mine de rien, il s’agit de l’une des plus grandes longévités pour un OS made in Microsoft.
C’était donc largement anticipé, et Microsoft a officiellement présenté la prochaine version de Windows, tout naturellement baptisée Windows 11. Si vous avez manqué la présentation, vous pouvez la retrouver en intégralité dans la vidéo ci-dessous. Microsoft propose également une version raccourcie de 60 secondes qui synthétise les principales nouveautés.
Pour aller à l’essentiel, retenez que Windows 11 prendra la forme d’une mise à niveau gratuite pour les utilisateurs de Windows 10. Il impose quelques exigences matérielles très modestes mais quand même supérieures à Windows 10 ; en revanche, gare au TMP 2.0. Pour être éligible, le système doit au moins répondre à ces critères :
CPU : Processeur 64 bits Dual Core 1 GHz ou plus rapide
GPU compatible DirectX 12 / WDDM 2.x
4 Go de RAM
64 Go d’espace libre
UEFI Bios avec Secure Boot
TPM 2.0 (Trusted Platform Module)
Écran 9 pouces avec définition 720p.
Apparu à l’époque de Windows Vista, l’outil PC Health Check est toujours disponible et a d’ailleurs été mis à jour. Il vous permet de vérifier si votre machine est compatible avec cette configuration requise. Hélas, il semble avoir été mis à jour à la hâte (comme le démontre sa traduction parcellaire en français, en capture ci-dessous) et contribue à semer la confusion auprès des utilisateurs : dans de très nombreux cas, y compris sur des machines très modernes, il vous indiquera que « votre PC ne peut pas exécuter Windows 11 ».
Pas de panique pour autant, cette incompatibilité (présumée) est essentiellement liée à la désactivation par défaut de TPM 2.0 dans les paramètres du BIOS/UEFI. Nous ne manquerons pas de vous aiguiller dans ces réglages sitôt le système officiellement diffusé, mais les plus pressés pourront le vérifier en accédant aux paramètres du BIOS (pressez les touches F1, F2 ou Suppr. au démarrage). Le nom de la rubrique diverge d’un constructeur à l’autre, mais en général vous devez accéder aux paramètres avancés. Sur une carte mère Asus, vous devrez vous rendre dans Mode Avancé > Démarrage > Etat de Secure Boot et activer l’option. Chez MSI, il s’agit de Paramètres Avancés > Windows & Configuration > Secure Boot. Recherchez ensuite le paramètre TPM 2.0, situé dans l’écran “Configuration PCH-FW” sur une carte mère Asus, par exemple. Vous vérifiez enfin le statut de TPM sous Windows en pressant les touches Win+R, puis en exécutant “tpm.msc”. La fenêtre de Gestion de module de plateforme sécurisée s’ouvre dans la foulée, et vous confirme la bonne marche de l’opération.
Vous avez un doute quant aux processeurs supportés ? Vous pouvez d’ores et déjà consulter les guides complets de Microsoft à ce sujet :
- Processeurs Intel compatibles Windows 11
- Processeurs AMD compatibles Windows 11
- Processeurs Qualcomm compatibles Windows 11
Les membres Windows Insider auront ainsi l’opportunité d’essayer une première version officielle de Windows 11 dès la semaine prochaine (semaine du 29 juin). Pour les autres, la mise à niveau officielle sera déployée d’ici “les fêtes de fin d’année”, probablement entre octobre et décembre. Un peu comme si Windows 11 correspondait à la mise à jour 21H2, en somme, si l’on ne se réfère qu’au calendrier. Microsoft est resté relativement discret quant au tarif officiel de son nouveau système d’exploitation – on sait tout juste que la mise à jour restera gratuite pour les possesseurs de Windows 10 (à la manière de ce qui avait été réalisé précédemment, de Windows 7 à 10). Un petit détail qui fera grincer certaines dents : il vous faudra nécessairement une connexion Internet pour installer Windows 11, afin de valider un compte Microsoft.
Pas de position explicite non plus sur le support des SoC ARM, alors que Qualcomm figure dans la liste des “constructeurs partenaires”. Mais sans nul doute qu’ils seront au centre des enjeux, Windows 11 visant notamment à améliorer le “mode tablette” déjà intronisé dans Windows 10, à grands renforts de détails esthétiques, comme un plus grand écart entre les icônes. N’oublions pas non plus que dès les fuites révélées la semaine dernière, Windows 11 nous est apparu comme la reprise, partielle, du travail effectué autour de Windows 10X – une édition spéciale et “édulcorée” de Windows 10, réservée aux PC hybrides et aux appareils 2-en-1, mais aujourd’hui enterrée.
Une interface remaniée
Commençons par les changements visuels, dont nous avions eu un aperçu la semaine dernière. Dans Windows 11, le menu Démarrer s’affiche par défaut au centre de l’écran. Pas d’inquiétude pour les réfractaires au changement, il est toujours possible de le repositionner à gauche. Par ailleurs, les tuiles dynamiques cèdent leur place à des icônes immobiles et colorées. Selon Microsoft, les applications et dossiers affichés varient en fonction des tâches récemment effectuées (synchronisation via le cloud), et la liste des éléments récemment ouverts prend notamment en compte les documents que vous avez consultés sur votre mobile (pour peu que vous l’associez à votre compte Microsoft, désormais obligatoire). Quant à la barre de recherche, elle hérite d’une fenêtre dédiée et plus seulement d’une petite zone textuelle. Autre détail d’ordre esthétique, les fenêtres revêtent désormais des bords arrondis, et la plupart des icônes et des pictogrammes de l’Explorateur de fichiers ont été revus et corrigés. Microsoft parlait de la refonte de l’interface « Sun Valley », que l’on associait à la mise à jour 21H1 de Windows 10, il s’agit en réalité du thème officiel de Windows 11.
Sans surprise, Microsoft Teams, propulsé par le télétravail, a droit à une interface retravaillée et une icône dans la barre des tâches pour passer rapidement des appels. À grands renforts de démos mettant en scène des familles ou des proches communiquant ensemble, Microsoft semble vouloir conférer à son outil de communication un vrai rôle au-delà du pur domaine professionnel.
Avec Windows 11, Microsoft souhaite améliorer la gestion de plusieurs fenêtres ; il est ainsi possible de modifier l’agencement d’un simple clic, une amélioration de la fonction “Aero Snap” entérinée depuis plusieurs versions du système. En clair, lorsque l’on repositionne une fenêtre, il devient désormais possible de choisir le type d’agencement : côte-à-côte, avec une grande fenêtre occupant la moitié de l’écran et les autres ravalées sur la droite, etc. (voir capture ci-dessous). La firme a aussi retravaillé l’interopérabilité, notamment en ce qui concerne la miniaturisation des fenêtres ou l’utilisation d’une configuration en dual-screen. Dans ce dernier cas, lorsque l’on déconnecte l’écran secondaire, les fenêtres qui y figuraient ne sont plus jetées pêle-mêle sur le seul affichage restant : elles sont minimisées, puis restaurées dans leur état lorsqu’on connecte le second moniteur à nouveau. Il est aussi possible de personnaliser les bureaux virtuels avec un fond d’écran distinct. Une bonne idée pour leur conférer enfin un rôle plus précis, en distinguant mieux leurs différents rôles.
La nouvelle fenêtre Widgets donne des informations relatives à l’actualité, à la météo, etc. Elle est censée se mettre à jour dynamiquement, grâce à une forme d’intelligence artificielle, afin de vous proposer les éléments dont vous avez le plus besoin au fil de la journée. Dans tous les cas, vous serez en mesure de la personnaliser. La mise à jour printanière 21H1 de Windows 10 en laissait entrapercevoir une préversion, avec l’apparition du bulletin météo dans la barre des tâches.
Auto HDR et DirectStorage
Pour les joueurs, l’Auto HDR, d’abord expérimenté sur Xbox Series X / S et qui a débarqué sur PC en mars dernier, va se démocratiser. Microsoft l’a illustré sur le jeu Skyrim. DirectStorage, une autre fonctionnalité en provenance des consoles, doit améliorer les temps de chargement en autorisant le transfert direct entre un SSD NVMe et la mémoire GPU sans trop solliciter le CPU. Enfin, le Xbox Games Pass est pleinement intégré à Windows 11, tout comme le Xbox Cloud Gaming. De quoi pousser un peu plus le premier service sur PC, et offrir d’emblée un public plus large au second, dès qu’il sera pleinement opérationnel.
Microsoft Store
Terminons par le Microsoft Store, l’une des pierres angulaires de Windows 11. Afin de favoriser l’adoption de sa plateforme, l’entreprise a revu son modèle de partage des revenus avec les développeurs (85/15 pour les applications ordinaires et 88/12 pour les jeux), avec 100% de marge concédée aux développeurs sur les achats in-app. C’est un tacle à la politique d’Apple en la matière. Surtout, le Windows Store accueillera les applications Android via l’Amazon AppStore. Pour que les applications Android s’exécutent sur un PC Windows, Microsoft mobilisera la technologie Bridge d’Intel, un post-compilateur d’exécution ; pas d’inquiétude, les processeurs AMD ne seront pas discriminés.
Source : Windows
Le module TPM 2.0 ou comment forcer le changement de matériel… l’obsolescence programmée dans toute sa splendeur… avec la perpective d’avoir en 2022 un TPM 3.0…
Cette idée de merde est repris de chez Appleu…
Espérons qu’un petit malin nous sortent un patch pour passer outre.
La mise à jour est soit disant gratuite, mais il faut changer de machine…
Le TPM 2.0 est intégré dans tous les derniers CPU, je l’ai activé sur mon Ryzen 3700. Il suffit d’aller dans le bios. Idem sur les derniers Intel.
Si TPM 2.0 est obligatoire avec Windows 11, alors ma plateforme i5-2500K va continuer de tourner ailleurs pour voir si Windows y est.
Bon ok s’il faut un changement net pourquoi pas la version 11 alors que 10 était censée être la dernière.
Je suis très inquiet quant à la gestion des données personnelles, quand on voit comment Windows 10 s’est immiscé dans nos vies, et essaye de nous imposer ses choix comme Edge ou la création d’un compte ou autre bêtise à chaque mise à jour…
a mon sens votre article comporte des erreurs. Dans les bios l’option Secure Boot et l’option d’activer le TPM sont généralement différentes.
Le secure boot peut fonctionner sur des machines SANS puces TPM. (déjà vu sur des machines Dell)
Il est possible que windows 11 force l’usage du secure boot pour s’installer. A noter que l’on peut déployer un windows 10 avec l’option désactivée. Le secure boot est un concept propre à microsoft (sans eux ça n’existerait même pas dans les bios).
Pareil leur coup de compte microsoft obligatoire, ils vont forcément autoriser des comptes locaux pour les entreprises qui ne peuvent pas utilisées un compte “en ligne” pour déployer une image d’os.
Bref y’a des “changements” qui sont annoncés mais comme vu partout, ce n’est qu’une maj 21H2 pour windows 10 avec un changement de skin réducteur et encore plus d’assistants chiants qui change les icones de places sans qu’on leur demande rien.
Wait & See.
C’est un peu comme au cabaret de Michou, toujours le même travelo, juste habillé différemment. MDR. Excusez mon ironie.